HADÈS Archéologie

Vicariat de La Madeleine

Fiche

Résumé

En 1998, dans le cadre des travaux d’extension des locaux du Conseil Général des Landes, l’étude de quatre immeubles, situés rue Victor Hugo près de l’église de la Madeleine, avait été confiée par le Service Régional de l’Archéologie d’Aquitaine, au bureau Hadès. Ces édifices, aujourd’hui détruits, se situaient au centre du castelnau de Mont de Marsan, entre Douze et Midouze, au voisinage direct de l’ancienne église paroissiale Sainte-Madeleine et de l’ancien prieuré bénédictin qui sont à l’origine de la fondation de la ville, entre 1135 et 1141.

Cette première opération avait permis d’étudier les rares vestiges en élévation de l’ancienne église Sainte-Madeleine et de mettre en évidence la présence, à l’est de cette dernière, d’édifices médiévaux et modernes. La disposition de certains d’entre eux permettait d’affirmer qu’ils pouvaient correspondre aux bâtiments du prieuré dont la fondation remonte au milieu du XIIe siècle.

C’est dans ce même cadre que la commune souhaite aujourd’hui démolir un immeuble situé au sud de l’église de la Madeleine : le Vicariat. Une étude de ses élévations a été prescrite par le Service Régional de l’Archéologie, avant destruction.

Un corps de bâtiment médiéval en brique avec contreforts L’analyse archéologique du mur oriental du Vicariat a montré que ses étages sont assis sur le mur occidental d’un vaste corps de bâtiment construit exclusivement à l’aide de briques de 35/38 cm de long, 21 cm de large et 6 cm d’épaisseur. La confrontation de ces données avec celles de 1998 permet de préciser les dimensions de l’édifice : 22 m de long et, d’après les limites de la parcelle, 8 m de large hors œuvre. Il était divisé en deux parties de surfaces inégales et les murs perpendiculaires au mur ouest-étaient contrebutés par des contreforts plats.

Son accès originel n’a pas été reconnu puisque la porte, chanfreinée et dotée d’un arc brisé, mise au jour par un sondage, a été percée après l’achèvement du bâtiment. La position de cette baie ainsi que celle d’une petite niche bâtie permet d’affirmer que cet édifice est à mettre en relation avec les bâtiments du prieuré situés au sud de l’église de la Madeleine. Sa fonction reste cependant incertaine. Muni d’une seule fenêtre haute, il serait tentant d’y voir là le grenier du prieuré dont on trouve mention dans la rue Pujolin – ou bien la « prison des chapelains » également citée.

Situé au sein d’édifices exclusivement construits en calcaire coquillier, cet édifice en brique remontant vraisemblablement au plus tard au XIIIe siècle est intéressant puisqu’il apporte des données supplémentaires sur le bâti médiéval de Mont de Marsan.

Les vestiges d’une portion d’enceinte Appuyé contre l’angle sud-ouest de ce bâtiment, un mur construit en blocs de calcaire coquillier en grand appareil est conservé sur près de 7 m de long et 2 m de haut. Sa mise en œuvre est très proche de celle des vestiges reconnus de l’enceinte du castelnau de Mont de Marsan avérée à la fin du XIIIe siècle. Dans cette hypothèse, cette portion de la muraille permet de préciser le tracé restitué par Jean Bernard Marquette dans l »Atlas Historique des villes de France, Mont de Marsan » en le situant un peu plus au nord, en contre haut de l’actuelle rue des Fossés. Sa construction, postérieure au bâtiment en brique précédent, indique que le mur sud de ce dernier participait à l’enceinte.

Une incertitude demeure quant au rôle de cette muraille puisque sa faible épaisseur (0,40 m) ne lui confère pas un caractère défensif. Les vestiges correspondraient ils à une simple clôture que l’on pourrait alors mettre en relation avec le prieuré de la Madeleine ? Sandrine CONAN

Sandrine CONAN