HADÈS Archéologie

Tra Le Bos

Fiche

  • Responsable : Julien VIAL
  • Période de fouille : 2010
  • Localité : Rosiers-d’Egletons (Corrèze)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : MIDI

Résumé

La fouille sur la commune de Rosiers d’Égletons, du site de Tra le Bos a été réalisée dans le cadre de l’extension d’une zone d’activités. du 10 mai au 4 juin 2010, cette opération a permis l’étude sur près de 1834 m2, d’un modeste établissement rural de la fin du second âge du Fer.

Le site est implanté sur un très léger replat, au sein d’un versant orienté au sud et dominant un étroit vallon. Le replat est délimité vers l’aval par un affleurement du substrat granitique. du fait de cette situation, les vestiges se sont avérés assez mal conservés, les structures étant arasées et les niveaux de sol presque totalement détruits. Par ailleurs, la nature granitique du substrat ainsi que la faible profondeur d’enfouissement des vestiges ont rendu la perception des différentes structures particulièrement ardue.

Au sein de l’emprise étudiée, ont été mis au jour dix trous de poteau, deux tranchées étroites, un foyer, un vase de stockage enterré, deux lambeaux de sol et huit fosses. La quasi-totalité de ces structures sont concentrées dans la partie centrale de la zone fouillée, sur une surface d’environ 120 m2. L’interprétation de cet ensemble s’est révélée extrêmement délicate en raison de l’important arasement des vestiges et de la difficulté de repérage des structures. Néanmoins, il apparaît que les deux tranchées étroites correspondent vraisemblablement à des tranchées d’implantation de parois en clayonnage et qu’elles attestent en conséquence la présence d’un bâtiment en matériaux périssables. La prise en compte de ces tranchées et des divers trous de poteau mis en évidence permet de restituer un édifice d’une dizaine de mètres de côté, à plan concentrique associant une structure centrale constituée de quatre poteaux et supportant une toiture à quatre pans, à des parois périphériques établies à quelque distance autour et ponctuellement renforcées par des poteaux. L’entrée de ce bâtiment se situe manifestement au nord-ouest et semble avoir été protégée par un porche doté d’un toit à double pan. Dans ce qui correspond à la partie centrale du bâtiment, ont été mis au jour un lambeau de sol d’occupation associé à un foyer lenticulaire et à une grande jarre de stockage partiellement enterrée. Ceci conforte donc l’hypothèse de restitution du plan de l’édifice et témoigne en outre, de sa vocation domestique. Deux éventuelles fosses silo sont par ailleurs présentes à l’intérieur du bâtiment.

Enfin, aux abords du bâtiment, ont été mis au jour quelques structures connexes, un trou de poteau isolé et quatre fosses dont deux pourraient également avoir été destinées au stockage de denrées.

Concernant le mobilier, le site de Tra le Bos a livré une modeste série céramique. La vaisselle collectée se compose exclusivement de productions locales voire régionales au sein desquelles la céramique non tournée à pâte grossière est largement prédominante par rapport à la céramique tournée à pâte fine. Quelques rares fragments d’amphores gréco italiques ont également été recueillis. Ce mobilier permet de dater l’occupation du site de Tra le Bos d’une large transition entre La Tène C2 et La Tène D1, soit approximativement entre 160 et 130 av. J. C.

Quatre éléments – complets ou fragmentaires de meule rotative en granite ont été mis au jour dans deux des fosses du site. Ces artefacts y ont été rejetés après une longue utilisation.

Quant aux prélèvements carpologiques, s’ils montrent la présence d’orge vêtue, ils ne nous apportent aucune précision quant aux éventuelles productions végétales pratiquées sur place.

Le site n’a livré aucun indice de production artisanale.

Si la mise en évidence à l’occasion du diagnostic, d’autres vestiges de la fin de l’âge du Fer à proximité immédiate de l’établissement de Tra le Bos impose une certaine prudence quant à sa nature et à sa fonction, il est néanmoins vraisemblable que celui-ci corresponde en définitive à un petit habitat rural à vocation essentiellement agricole. Ce gisement relève manifestement d’une catégorie de sites d’un statut inférieur aux grands établissements à enclos fossoyé tels celui du Bois de Gouttemane (Beausoleil 2006) ou celui récemment fouillé sur la commune de Veyrac (Haute Vienne) par J. M. Beausoleil.

Julien VIAL