HADÈS Archéologie

Tour de Chambarlet

Fiche

  • Responsable : Cécile RANDON
  • Période de fouille : 2014
  • Localité : Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : CENTRE

Résumé

La commune de Saint-Michel-de-Maurienne se situe dans le département de la Savoie en vallée de la Maurienne, à une douzaine de kilomètres à l’est de Saint-Jean-de-Maurienne et environ 70 km de Chambéry.

La tour circulaire de Saint-Michel a été établie au nord-est de la ville sur le plateau dit de Chambarlet, dominant le vieux bourg à 730 m d’altitude. Elle est aujourd’hui l’un des rares témoins d’un ensemble beaucoup plus vaste, le château de Saint-Michel, siège de la châtellenie comtale de Maurienne à l’extrême fin du XIIIe siècle.

Dans une perspective de restauration de la tour et de sécurisation de ses abords immédiats, un programme de travaux a été entrepris par la commune, propriétaire du site. Ces projets de restauration nécessitaient par conséquent une intervention archéologique afin de sauvegarder les informations indispensables à la compréhension du site.

L’intérêt de ce site réside avant tout dans son homogénéité. En effet, la tour a été très peu remaniée au cours des siècles. Son étude a permis de caractériser l’architecture générale d’origine de l’édifice et d’identifier ses différentes phases de construction successives, mais également de poser les premiers jalons d’une typologie des tours rondes en Savoie. En effet, la Conservation du Patrimoine de Savoie a engagé un projet de typologie générale de ce type d’édifice dans le département.

Les faibles remaniements de cette tour circulaire en font un témoin représentatif d’une période et d’un contexte historique important, celui de l’expansion des comtes de Savoie. L’étude quasi exhaustive des élévations concernées par les travaux de restauration a permis d’apporter des réponses aux problématiques de départ, notamment sur les différents remaniements de la tour ou ses méthodes de construction. Malheureusement, l’absence de résultat des analyses dendrochronologiques n’a pas permis d’apporter de datation scientifique précise et fiable. Néanmoins, l’analyse comparative de différents édifices de la Savoie, Haute-Savoie et Pays de Vaud a permis de renseigner la période d’édification de la tour, placée dans la seconde moitié du XIIIe siècle, voire au cours des trente dernières années de ce siècle. Il semblerait qu’une fourchette chronologique puisse être envisagée entre les années 1260 et la fin du siècle, conjuguant différentes caractéristiques des classifications des tours établies par L. Blondel et D. de Raemy. La tour était exclusivement défensive et ne contient dans ce sens aucun caractère d’habitation. Néanmoins, au vu de ses ouvertures de tirs (fig. 1), sa fonction devait être davantage ostentatoire. Cette hypothèse reste toutefois tributaire des caractéristiques des éléments constituant autrefois le couronnement, malheureusement disparus.

En l’absence d’éléments marqueurs, les différentes phases de remaniements proposés restent larges volontairement et sujettes à caution, allant du XIVe au XVIe siècle puis du XVIe au XVIIe siècle. Ces aménagements sont peu importants et restent très ponctuels. Ils semblent d’une manière générale liés à l’entretien de la tour ainsi qu’à la création d’accès.

La situation de cette dernière, dans le contexte typologique et topographique du château de Saint-Michel-de-Maurienne, reste à éclaircir. Afin de préciser l’emprise probable du château, de tenter de mieux comprendre la place de la tour circulaire dans cet ensemble ainsi que les relations des divers bâtiments dans et avec l’enceinte, la réalisation de relevés topographiques est aujourd’hui incontournable. Ces structures encore présentes sont envahies par la végétation et disparaissent progressivement au rythme du temps.

D’autre part, si celle-ci n’était pas attendue dans le cadre de la présente opération, une véritable étude documentaire et archivistique serait à entreprendre afin d’acquérir d’autres informations concernant la châtellenie, la mestralie et la seigneurie de Saint-Michel.

Cécile RANDON