HADÈS Archéologie

Temple de Mercure

Fiche

  • Responsable : Magali GARCIA
  • Période de fouille : 2016
  • Localité : Orcines (Puy-de-Dôme)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : CENTRE

Résumé

La fouille préventive menée sur l’angle nord-ouest du Temple de Mercure a été prescrite dans le cadre de la mise en valeur du site par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme. Alors qu’une grande partie des travaux de restauration ont déjà été réalisés, une dernière zone restait à explorer, qui offrait à la fouille une superficie de 145 m2. L’opération s’est déroulée au mois de juin 2016 et a permis de confirmer les plans proposés par L.-C. Bruyèrre à la fin du XIXe siècle comme ceux de J.-L. Paillet et D. Tardy en 2005. La fouille a porté sur trois ensembles architecturaux : l’angle nord-ouest du temple, la limite nord de la terrasse ouest et la limite nord de l’égout ouest.

Dans l’angle du temple, où les blocs utilisés pour les élévations des murs ont été quasi intégralement récupérés, sans doute dès la fin de l’Antiquité, ont été observés des ensembles maçonnés de 1,5 m d’épaisseur, qui forment des paliers successifs permettant de s’adapter à la pente. Ces massifs recoupent les niveaux du Ier siècle et le substrat. L’intérieur de la galerie, conservée uniquement dans sa partie inférieure, comporte un massif de maçonnerie uniquement sur sa partie est dans la galerie ouest, et au sud pour la galerie nord. La deuxième moitié de la galerie est, quant à elle, comblée de remblais accumulés au sein de caissons limités par de petits murs.

À l’ouest, l’extrémité nord de l’égout a été observée (fig. 1). Cet égout, longeant la façade ouest du temple permettait l’évacuation des eaux provenant du sommet du puy, ainsi que sans doute une partie des eaux pluviales provenant de la toiture. Sa limite nord est formée de très gros blocs taillés. Si le bloc de couronnement a disparu, ceux formant le fond et les parois subsistent, bien que fortement altérés, et uniquement à l’extrémité. Les blocs situés dans la zone intermédiaire entre les nouvelles fouilles et la partie dégagée lors des opérations des années 2000 sont majoritairement absents.

Le mur de terrasse ouest (fig. 2) est, quant à lui, construit en gros blocs taillés et forme un retour à 90° en direction du temple, contre lequel il s’appuie.

Au nord du temple, ont été dégagées des zones maçonnées. Il s’agit d’un ensemble de blocs de pouzzolane noyés dans du mortier. La face supérieure, plane, permettait sans doute l’installation d’un dallage ou de niveaux de circulation. Ces ensembles permettent de suggérer un système de circulation se développant à l’arrière du temple.

Ainsi, cette campagne a permis de valider et de compléter les plans précédemment élaborés du Temple de Mercure. Les études de mobilier (céramique, restes fauniques et objets métalliques) appuient les hypothèses précédemment avancées selon lesquelles ce temple correspond à un programme de construction homogène, construit dans la première moitié du IIe siècle. Pour cela, un apport de remblai conséquent a été nécessaire. On le retrouve aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du bâtiment. Ce dernier est implanté sur des structures massives, prenant en compte le fort dénivelé du site, grâce à des systèmes de paliers successifs, mais également prévoyant l’évacuation de l’eau, comme l’atteste l’utilisation de blocs de pouzzolane dans les maçonneries, ou encore l’élaboration du sol de la galerie du temple à l’aide de caissons de maçonnerie donnant peut-être une plus grande souplesse à la construction, tout en offrant une meilleure résistance aux pressions sédimentaires.

Malgré la réalisation de plusieurs sondages jusqu’au niveau de substrat géologique, seules quelques structures datables du Ier siècle ont pu être distinguées, sans qu’un plan cohérent ne se dessine.

Magali GARCIA