HADÈS Archéologie

Rue d’Arboré, Place des Oustalots

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Fiche

Résumé

Entre mai et septembre 2010, une surveillance archéologique a été réalisée à l’occasion de travaux de rénovation des réseaux de gaz, d’eau potable et d’assainissement, dans le cœur du quartier historique de Sainte-Marie.

L’intérêt de cette opération résidait dans les possibilités de reconnaissance de ce secteur méconnu de la ville, où la présence de vestiges archéologiques était fortement pressentie. Cette surveillance pouvait permettre de compléter les connaissances sur le passé de la cité, notamment sur les questions de son développement urbain au Haut Empire, de l’extension de la nécropole liée à la cathédrale, ou encore de préciser la nature et la position de l’enceinte occidentale de la ville médiévale.

Sur la ville antique, l’ouverture de ces tranchées n’a pas apporté beaucoup d’informations. Malgré l’affleurement connu d’importantes constructions antiques sous et à côté de la cathédrale, aucune structure pouvant être rattachée à cette période n’a été mise au jour. La collecte de mobilier antique (en grande partie de la tca) constitue la seule trace d’une occupation de cette époque. Malheureusement, ce matériel a été retrouvé hors stratigraphie et ne devait, de toute manière, sans doute pas être en position primaire.

Les structures médiévales et/ou modernes concernent en grande partie des éléments de voirie. Deux niveaux de circulation antérieurs à l’enrobé actuel ont été découverts. Le plus ancien est une calade (sol de galets) identifiée uniquement sur la partie occidentale de la rue d’Arboré aux alentours des 233,90 m NGF. L’étendue de cette voie n’est pas connue car elle a été détruite aux deux extrémités par des travaux récents. Un certain nombre de maisons anciennes de la rue ont un niveau de sol plus bas que la chaussée actuelle et ont vraisemblablement dû fonctionner avec cette voie. Sur le linteau de la fenêtre de l’une d’elles figure l’inscription « B.B. 1743 », cela indique que la voie a sans doute perduré au moins jusqu’à cette date. D’autres structures, situées dans le virage derrière l’ancien évêché (canalisation en dalles calcaires, sol de cour et murs), peuvent être rattachées à cette phase.

À une époque indéterminée, un épais remblai est venu rehausser le niveau général de la rue sur lequel a été aménagée une nouvelle voie en galets. Cette dernière a été retrouvée en différents points de la rue d’Arboré juste sous l’enrobé et a perduré jusqu’à une période récente.

D’autres vestiges ont été découverts dans la rue d’Arboré, s’identifiant presque tous à des constructions visibles sur le cadastre de 1832, notamment pour le secteur correspondant à l’agrandissement récent de la place des Oustalots.

La réalisation des tranchées sur cette dernière a par ailleurs permis d’entrevoir les fondations de la porte médiévale située au débouché de la rue Saint Grat. La maçonnerie de cette porte n’a été vue qu’en fin de tranchée sur une faible emprise. Toutefois, cela vient confirmer les observations qui avaient été faites par le passé et préciser la position de celle-ci. Aucun autre élément pouvant être rattaché à une enceinte sur ce côté de la ville médiévale n’a été trouvé ; la stratigraphie du reste de la place ne rendant compte que de successions de couches de limons et de graves d’épaisseur variable.

Une grande partie du potentiel archéologique de la rue d’Arboré et de la place des Oustalots semble avoir été détruit par les nombreux travaux de voiries qui y ont déjà été effectués. des vestiges apparaissent en différents endroits mais leur conservation, et donc leur extension, paraît relativement limitée sous l’emprise de la voirie.

Xavier PERROT