HADÈS Archéologie

LGV Midi-Pyrénées

Fiche

Résumé

2010

Une étude archéologique préliminaire remise par Hadès à Réseau Ferré de France (RFF) en octobre 2010 rassemblait la documentation disponible sur les sites archéologiques concernés par le tracé envisagé de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse. La section intéressée par l’étude correspondait à un linéaire de 72 km sur un fuseau de 1000 mètres de large parcourant les communes suivantes. Pour le département de Haute Garonne : Castelnau-d’Estretefonds, Fronton, Grenade, Ondes, Saint-Jory, Saint-Rustice, Saint-Sauveur.

Pour le département de Tarn et Garonne : Angeville, Auvillar, Bardigues, Bressols, Campsas, Canals, Castelferrus, Castelmayran, Castelsarrasin, Caumont, Cordes-Tolosannes, Donzac, Dunes, Escatalens, Espalais, Fabas, Garganvillar, Grisolles, Labastide-Saint-Pierre, Lacourt-Saint-Pierre, La Ville-Dieu-du-Temple, Merles, Montauban, Montbartier, Montbeton, Montech, Le Pin, Pompignan, Saint-Aignan, Saint-Cirice, Saint-Loup, Saint-Michel, Saint-Nicolas-de-la-Grave, Saint-Porquier.

Soit, au total, 41 communes de superficies variables et plus ou moins impactées par le tracé du fuseau. Ce type d’étude consistait en la prise en considération exhaustive du patrimoine archéologique enfoui ou en élévation, toutes périodes confondues, qu’est susceptible de recéler une zone géographique donnée. Les informations qui sont collectées à partir d’un dépouillement documentaire et d’opérations de vérification de terrain, sont restituées sous la forme d’un rapport et intégrées dans une base de données nationale à vocation cartographique, enrichie par la cellule carte archéologique du service régional de l’Archéologie (SRA), la base «Patriarche». Il s’agissait donc d’aboutir à un recensement aussi exhaustif que possible des sites archéologiques connus ou inédits, compris dans les communes concernées et, surtout, dans la zone tampon de 1000 mètres du tracé de la ligne à grande vitesse. Le travail demandé par RFF devait donc envisager plusieurs parties : un volet « dépouillement documentaire» à partir de la base de données « Patriarche » du SRA et d’une documentation éparse parfois non encore intégrée dans celle-ci : rapports de prospections, de fouilles, travaux universitaires, mentions de découvertes anciennes… ; un volet « prospection au sol », complémentaire du premier, consistant en la réalisation de prospections ou repérages sur des sites connus mais mal documentés ou mal localisés ; un volet « intégration des données dans la base « Patriarche » », réalisé au fur et à mesure du dépouillement documentaire L’étude qui a finalement été remise, a surtout consisté, dans le cadre d’un dépouillement documentaire, à corriger, compléter et préciser les informations présentes dans la base de données informatisée du ministère de la Culture « Patriarche ».

RFF a ensuite défini une zone de recherche complémentaire d’environ 800 mètres baptisée également « zone de recherche de tracé alternatif », élargie au niveau du raccordement à Lespinasse / Saint-Jory, incluant des communes non traitées dans l’étude précédente. Compte tenu du manque d’informations bibliographiques caractérisant certaines des communes déjà traitées et de la prise en considération de nouvelle communes, RFF a demandé à HADES de réaliser une étude complémentaire selon le protocole déjà utilisé (dépouillement et saisie dans Patriarche avec restitution des données ; numérisation et qualification des enjeux présents dans la zone d’étude). Finalement, cette étude complémentaire a concerné 8 communes : Saint-Sauveur, Saint-Jory, Castelnau-d’Estretefonds, Pompignan, Bouloc, Villeneuve-les-Bouloc, Bruguieres, Lespinasse.

L’étude complémentaire a consisté, comme la première, à compléter et préciser les informations présentées dans « Patriarche ». Elle a été également l’occasion de dresser un bilan dans la perspective de la réalisation de recherches archéologiques de terrain (prospections). Ce sont donc, au terme de ces 2 études, 304 sites archéologiques qui ont été traités dans la base « Patriarche » du SRA. Parmi eux, 108 sites soit 35% sont directement concernés par les deux zones de recherche envisagées par RFF : le fuseau « D » validé par arrêté ministériel et la zone de recherche de tracé alternatif, dans la partie nord du département de la Haute Garonne, aux portes de Toulouse.

les deux études soulignent la nécessité de réaliser des investigations de terrain sous la forme de prospections, dans le but de vérifier la localisation de certains sites archéologiques d’une part, voire, de cerner l’emprise, la nature et (ou) la chronologie d’autre part, lorsqu’elles sont insuffisamment connues. Ce sont près de 60 sites archéologiques compris dans les fuseaux d’étude qui ont été finalement sélectionnés.

Éric DELLONG et al.

2011

Dans la perspective de la construction de la ligne à grande vitesse entre Bordeaux et Toulouse, Réseau Ferré de France (RFF) a confié à Hadès la réalisation d’une étude archéologique préliminaire destinée à rassembler la documentation disponible sur les sites archéologiques concernés par le tracé. La section intéressée par l’étude correspond à un linéaire de 72 km sur un fuseau de 1000 mètres de large parcourant les communes suivantes : Castelnau-d’Estretefonds, Fronton, Grenade, Ondes, Saint-Jory, Saint-Rustice, Saint-Sauveur ; pour le département de Tarn-et-Garonne : Angeville, Auvillar, Bardigues, Bressols, Campsas, Canals, Castelferrus, Castelmayran, Castelsarrasin, Caumont, Cordes-Tolosannes, Donzac, Dunes, Escatalens, Espalais, Fabas, Garganvillar, Grisolles, Labastide-Saint-Pierre, Lacourt-Saint-Pierre, La Ville-Dieu-Du-Temple, Merles, Montauban, Montbartier, Montbeton, Montech, Le Pin, Pompignan, Saint-Aignan, Saint-Cirice, Saint-Loup, Saint-Michel, Saint-Nicolas-de-la-Grave, Saint-Porquier.

Soit, au total, 41 communes de superficies variables et plus ou moins impactées par le tracé du fuseau. Ce type d’étude consistait en la prise en considération exhaustive du patrimoine archéologique enfoui ou en élévation, toutes périodes confondues, qu’est susceptible de recéler une zone géographique donnée. Les informations qui sont collectées à partir d’un dépouillement documentaire et d’opérations de vérification de terrain, sont restituées sous la forme d’un rapport et intégrées dans une base de données nationale à vocation cartographique, enrichie par la cellule carte archéologique du service régional de l’Archéologie (SRA), la base « « Patriarche » ».

Le travail demandé par RFF devait donc envisager plusieurs parties : un volet « dépouillement documentaire» à partir de la base de données « Patriarche » du SRA et d’une documentation éparse parfois non encore intégrée dans celle-ci : rapports de prospections, de fouilles, travaux universitaires, mentions de découvertes anciennes… ; un volet « prospection au sol », complémentaire du premier, consistant en la réalisation de prospections ou repérages sur des sites connus mais mal documentés ou mal localisés ; un volet « intégration des données dans la base « Patriarche » », réalisé au fur et à mesure du dépouillement documentaire. L’étude qui est finalement présentée ici a consisté à corriger, compléter et préciser les informations présentes dans la base de données du ministère de la Culture « Patriarche ».

Il n’était pas question d’envisager de véritables recherches archéologiques de terrain. Celles ci auraient nécessité, entre autre, la mise en place d’un programme de prospections systématiques sur les zones concernées.

Ce sont 266 sites archéologiques qui ont été saisis par David Crescentini et Marc Comelongue dans la base « Patriarche » du SRA. Parmi eux, 82 sites soit 45% sont directement concernés par le fuseau RFF validé en juin 2010. Leur analyse fait ressortir, en matière d’effectif, un bon équilibre entre chaque grande période chronologique. Menée à son terme, cette étude préliminaire permet de prendre conscience de l’état de la documentation archéologique dont dispose aujourd’hui le SRA Midi-Pyrénées pour les communes envisagées par le fuseau.

Il s’agit d’une documentation de qualité variable, basée sur des prospections (46 % des sites) réalisées entre 1950 et 2000. Outre le fait que des communes fortement impactées par le fuseau sont entièrement dépourvues de sites, cette documentation ne livre donc, finalement, qu’une image superficielle du potentiel archéologique de ces secteurs, toutes périodes confondues. Afin d’enrichir la connaissance de cette carte archéologique, des investigations de terrain s’avèrent indispensables. Consistant en prospections terrestres et, pourquoi pas, en sondages bien ciblés, ces recherches de terrain pourraient être effectuées dans l’optique : de découvrir dans des zones à fort potentiel de nouveaux sites archéologiques ; d’affiner la connaissance de sites déjà référencés mais peu documentés. Comment définir ces zones ? En privilégiant d’une part les secteurs fortement impactés et pourtant dépourvus de sites et en tenant compte d’autre part de la configuration des terrains à prospecter (types de cultures, espaces en voie d’urbanisation, zones de colluvions,…).

David CRESCENTINI, Eric DELLONG

2011

L’étude s’inscrit dans la continuité des travaux documentaires effectués par Hadès (Dellong et al. 2010 ; Crescentini, Dellong 2011), à la demande de Réseau Ferré de France (RFF) et sous le contrôle scientifique du service régional de l’Archéologie Midi-Pyrénées (SRA). Au terme de cette phase d’analyse documentaire (études 1 et 2), 304 sites archéologiques ont été traités dans la base « Patriarche » du SRA. Parmi eux, 108 sites, soit 35 %, sont directement concernés par les deux zones de recherche envisagées par RFF : le fuseau « D » validé par arrêté ministériel, et la zone de recherche de tracé alternatif, dans la partie nord du département de la Haute Garonne, aux portes de Toulouse. Compte tenu de l’imprécision pesant sur la localisation ou la caractérisation de certains sites archéologiques compris dans les fuseaux, RFF a décidé de prolonger cette étude préliminaire par la réalisation de prospections pédestres et d’une étude « géoarchéologique ». Centrée exclusivement sur « la ou les bande(s) de tracés à approfondir (fuseaux de 500 m) », les prospections devaient revêtir deux formes : des prospections ciblées, destinées à préciser la localisation géographique des sites archéologiques préalablement identifiés lors des précédentes études documentaires. Ainsi, une trentaine de sites archéologiques devaient faire l’objet de vérifications sur le terrain ; des prospections de secteurs vierges de tout indice archéologique identifié : l’objectif consistant à détecter d’éventuels sites archéologiques sur le territoire d’une dizaine de communes, réparties sur l’ensemble des projets des tracés sur la section LGV Bordeaux / Toulouse (région Midi-Pyrénées). Quant à l’étude géoarchéologique, elle consistait à « prendre en compte toutes les données d’ordre géologique, géomorphologique et géotechnique afin de présenter les formations superficielles rencontrées et les substrats sous jacents présents sur l’ensemble des projets de tracés sur la section LGV Bordeaux/Toulouse (région Midi-Pyrénées). Une estimation de la puissance des couvertures superficielles identifiées est souhaitée ». Plus précisément, il était demandé de procéder à : une analyse documentaire consistant en l’analyse approfondie des documents disponibles susceptibles de renseigner sur le contexte géoarchéologique de l’ensemble des projets de tracés sur la section LGV Bordeaux / Toulouse, pour la zone des 500 mètres de large. Les données sources alors proposées étant basées essentiellement sur l’IGN, le BRGM et « tout autre opérateur susceptible d’avoir mis en œuvre des analyses géologiques, géomorphologiques et géotechniques, restitution de photos obliques, orthophotos infrarouges ». Il était également demandé que les données de l’analyse soient restituées sous la forme de fiches. des vérifications de terrain ou « prospections de terrain » : ponctuelles, ces reconnaissances de terrain étaient destinées à compléter la base de données géoarchéologique et à dresser la carte des formations superficielles et des substratums sous-jacents (du 1/5000 au 1/25000), sur le périmètre d’étude. Analyse documentaire et vérifications de terrain devaient permettre d’élaborer des cartes de synthèses, mixtes, restituant données archéologiques et géoarchéologiques sur la ou les bande(s) de 500 mètres (500 mètres de large) associées aux tracés à approfondir. Les deux études ont été lancées conformément aux attentes formulées par le SRA et RFF. Le volet archéologique a été mené par D. Crescentini (Hadès) en avril 2011 mais n’a concerné qu’une première tranche, centrée exclusivement sur la vérification d’une trentaine de sites archéologiques. Ainsi, sur les 30 entités archéologiques concernées, 14 sites ont pu être vérifiés ; 7 nouveaux sites ont pu être mis au jour et 7 autres n’ont malheureusement pu être investis faute de l’obtention d’une autorisation d’accès ou de la mauvaise lisibilité des terrains, rendant vaine toute observation. La seconde tranche, correspondant aux prospections sur zones, est prévue pour l’automne 2011. La réalisation du volet géoarchéologique a été confiée au bureau d’études Calligée, plus particulièrement à Xavier Boes, géoarchéologue et Nathalie Travert, géomaticienne. L’étude géoarchéologique, basée sur l’exploitation d’une documentation variée (rapports de diagnostics archéologiques, bases de données du BRGM etc.) a conduit, conformément à la demande conjointe de RFF et du SRA, à la réalisation d’une carte géoarchéologique des formations superficielles. Ces travaux permettront utilement d’orienter les prospections sur zone prévues à l’automne 2011.

David CRESCENTINI

2011

C’est le dernier volet de l’étude commandée par Réseau Ferré de France (RFF) préalablement à l’aménagement du tracé LGV entre Agen et Toulouse intègre les informations liées aux prospections sur zones réalisées à l’automne 2011.

Ces deux volets ont permis de préparer la seconde tranche de prospection prévue sur zones pour l’automne 2011 (superficies envisagées 30 à 40 ha). Ces zones demandaient à être préalablement définies en fonction d’objectifs convergents de RFF et du SRA. Il s’agissait en effet d’orienter les prospections sur des terrains dépourvus de sites archéologiques, concernées par la création d’ouvrages et, d’un point de vue géoarchéologique, susceptibles de révéler des vestiges archéologiques à la surface du sol.

L’étude menée sur le terrain par le géoarchéologue X. Boës montre que les géométries des formations générées sous S.I.G. à partir de la carte géologique ne sont pas systématiquement le reflet de la réalité. La notion d’échelle est ici primordiale.

La carte géomorphologique produite en tranche n° 1 demeure valable pour des échelles variant du 1/50 000 au 1/25 000. Au delà, des « révisions » sont inéluctables à partir de repérages de terrain, préparés en amont par un travail cartographique adapté à l’échelle du terrain. Dans le même ordre d’idée, les analyses réalisées à partir des sondages dépouillés en tranche n° 1 dans le but d’isoler les graves, les marnes affleurantes ou d’interpoler l’épaisseur du recouvrement superficiel, ne sont pas convaincantes, y compris lorsqu’elles sont rattachées aux géométries des formations géomorphologiques. À notre avis, au delà de la fiabilité des données, le maillage de points de sondages géotechniques dépouillés en tranche n° 1, irrégulier au regard de la complexité des contextes locaux, explique en grande partie cette situation.

Pour ce qui est du volet archéologique, la différence est frappante entre les données collectées en tranche n° 1 et celles de la tranche n° 2. Plusieurs explications peuvent être données : l’objectif de la phase 2 était d’aller volontairement sur des terrains dépourvus de site, à l’inverse de la tranche n° 1. Le recouvrement sédimentaire qui peut caractériser certains secteurs prospectés masque des sites archéologiques potentiels. Rappelons en effet que la prospection n’est qu’une première approche de surface et que plus les artefacts sont visibles à la surface du sol, plus il est probable que le site archéologique a été détruit.

Compte tenu de toutes ces incertitudes, doit on traiter de la répartition des sites au regard des formations géoarchéologiques décrites en tranche n° 1 ? Cette phase d’étude archéologique est la dernière à intervenir en amont de la phase de diagnostics archéologiques. Envisagés pour les prochaines années, ils prendront la forme de tranchées. Seront-ils réalisés sur l’ensemble du tracé ? Sur des zones préalablement sélectionnées ? Ou selon un maillage plus ou moins resserré en fonction de la présence d’un site connu et (ou) d’un terrain au potentiel archéologique reconnu ? Ces études qui ont permis d’ajuster les tracés d’études ont également favorisé le rassemblement d’une double documentation, archéologique et géoarchéologique qui, à n’en pas douter, sera fort utile aux archéologues chargés des opérations de diagnostic.

Cette documentation, à forte composante cartographique, demeure lacunaire et donc sujette à caution. S’inscrivant dans une démarche prédictive, elle propose des orientations générales en matière archéologique et géoarchéologique, qui, par expérience, peuvent être contredites par le terrain. Seules les opérations de diagnostic permettront de lever le doute sur la présence ou l’absence de sites archéologiques sur le tracé.

David CRESCENTINI