HADÈS Archéologie

Porte Brunet

Fiche

  • Responsable : Natacha SAUVAÎTRE
  • Période de fouille : 2015
  • Localité : Saint-Émilion (Gironde)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Dans le cadre des travaux de restauration du pavage du sol de l’entrée de la porte Brunet par le cabinet d’architectes Architecture Patrimoine (D. Boullanger), une expertise archéologique complétée par un suivi des travaux de terrassement a été entreprise entre janvier 2014 et mars 2015. Le principal objectif était de repérer les vestiges des maçonneries anciennes arasées et le soubassement rocheux observable depuis la contrescarpe du fossé jusque sous le passage de la porte. Cette étude a été couplée avec une recherche dans les différents fonds d’archives afin de récolter des données historiques sur l’histoire du monument, complétée par un recueil de photographies, cartes postales et dessins. à la suite de notre remise de rapport, une autorisation de travaux sur immeuble classé au titre des monuments historiques a été accordée au maître d’ouvrage sous réserve que des sondages archéologiques soient réalisés au niveau des maçonneries affleurant du sol et au niveau du sol sous la porte. Les sondages préliminaires complétés par le suivi des travaux ont ainsi permis la mise au jour d’un organe de défense de type châtelet à deux tours en avant de la porte Brunet, insoupçonné et totalement inédit (fig. 1). Les murs latéraux délimitent un espace rectangulaire de 8 m de long pour 3,45 m de largeur interne. L’entraxe des tours est identique à celui du passage sous la porte Brunet, soit 3 m de large. Le module des pierres et le mortier orangé riche en graviers permettent d’envisager une contemporanéité entre la construction de la porte et cet organe défensif, dont les sources écrites attestent l’existence dès le premier quart du siècle. Cette découverte remet en cause le caractère de faiblesse qui caractérise l’enceinte formée entre autres par les façades des maisons et qui est scandé de contreforts plats et dépourvue de tours de flanquement. Ce châtelet marque la présence royale dans une fortification essentiellement ostentatoire voulue par la bourgeoisie et les membres de la commune afin de montrer leur puissance politique et économique.

Natacha SAUVAÎTRE