HADÈS Archéologie

Abbaye Sainte-Marie

Fiche

  • Responsable : Sylvie CAMPECH
  • Période de fouille : 1999
  • Localité : Souillac (Lot)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

L’ensemble abbatial de Souillac (église romane et bâtiments conventuels modernes) se situe à la limite sud-ouest de la ville. En 1996, les Monuments Historiques proposèrent un projet d’assainissement du chevet de l’église consistant à abaisser les terrains environnants et à placer un drain au pied des murs. La ville saisit l’occasion pour réfléchir à la réhabilitation de la place Betz déjà souhaitée depuis 1990. Les deux projets aboutirent en janvier 1999. Ils prévoyaient, le décaissement en pente de l’ensemble de la place axé suivant un demi cercle autour du chevet de l’abbatiale. Celui-ci a été dégagé sur toute la hauteur des empattements des absides et absidioles (moyenne des terrassements : 1,80 m de hauteur). Les délais impartis réduits et le respect du cadre spatial des travaux n’ont pas permis une fouille exhaustive du cimetière abbatial. Toutefois, le site peu perturbé par les aménagements modernes et contemporains, a fourni une stratigraphie claire permettant d’établir des phases bien définies. Le jalon chronologique de référence pour la datation de celles-ci reste la construction de l’abbatiale (seconde moitié du XIIe siècle). L’histoire de l’abbaye proprement dite (son implantation, l’évolution de ses bâtiments)est peu documentée par cette fouille. Le dégagement des constructions, outre le chevet, est trop superficiel pour tirer des conclusions. Une occupation antique a été reconnue dans les épandages riches en mobilier qui recouvrent le sol naturel. Ces niveaux observés pour la première fois dans la ville, confirment l’existence d’un habitat gallo romain déjà soupçonné par la toponymie, aux environs proches du site. Cette occupation se maintient jusqu’au début du Xe siècle, pérennisée par un centre d’exploitation carolingien attesté par les textes. Les nombreuses donations du début du Xe siècle à l’abbaye d’Aurillac, vont permettre aux moines d’installer rapidement un centre monastique (dès le milieu du Xe siècle). De ce premier ensemble de constructions, rien ne semble avoir été conservé. Son emplacement même nous est inconnu. Le cimetière qui se développe sur le site atteste, par la répartition des tombes, la présence d’une église antérieure au XIIe siècle sous l’édifice actuel. Les premières tombes, de par leur sobriété, de simples fosses, correspondent probablement à celles des premiers moines. Progressivement, les coffres bâtis remplacent les sépultures en pleine terre. Cette seconde phase du cimetière primitif est située entre le début du XIe siècle et le milieu du XIIe siècle. La reconstruction de l’abbatiale entraîne la perturbation des anciennes tombes et le remblaiement du cimetière. À l’époque romane, le coffre anthropomorphe bâti en pierres reste dominant. Les derniers modèles évoluent vers une précarisation de leur construction qui n’est plus, ou très rarement, maçonnée (XIVe siècle voire XVe siècle). Dans la dernière phase du cimetière (XIVe et XVe siècles), on note la présence de caissons de réduction et d’ossuaires. Leur apparition coïncide avec la pratique de la réutilisation des coffres. La fouille apporte peu de données sur l’abbaye à l’époque moderne. Pour cela, il faut se référer aux quelques textes conservés. L’arrivée des mauristes, en 1659, va transformer radicalement les bâtiments monastiques. Avec la vente de l’abbaye comme Bien National en 1791, commence l’histoire des places Betz et du Testut. L’ancien septum est dès lors occupé par un ensemble de maisons qui enferme l’abbaye dans un quartier d’habitations. Ce n’est qu’à partir de 1862 que commence la réouverture de cet espace. Elle se terminera au milieu du XXe siècle avec la destruction des dernières maisons.

Sylvie CAMPECH