HADÈS Archéologie

Maison du Patrimoine

Fiche

Résumé

La Maison du Patrimoine de Lagrasse est installée dans une demeure déjà connue pour ses plafonds peints de la fin du Moyen Âge. Ils font partie des rares exemples conservés de plafonds à caissons en Languedoc et témoignent de la qualité de construction du bourg (fig. 1). Cette maison reste néanmoins mal connue : si les plafonds ont été classés Monument Historique en 1954, les élévations, essentiellement masquées par des enduits, n’ont été que peu analysées.

En septembre 2015, une synthèse des connaissances archéologiques et archivistiques a été faite, donnant un point de départ aux investigations à mener.

Aux mois de novembre 2015 et janvier 2016, une étude de diagnostic des élévations a été réalisée à la demande de la municipalité de Lagrasse. Une archéologue responsable d’opération et un archéologue technicien ont réalisé des fenêtres de piquages dans les enduits et un enregistrement stratigraphique et photographique pendant neuf jours, en deux campagnes. Onze sondages muraux ont été ouverts à l’intérieur du premier étage, principalement sur le mur ouest et le refend. La façade orientale a largement été dégagée sur 4 m de hauteur et des fenêtres plus réduites ont été faites sur les murs sud et nord (fig. 2). Aucun piquage n’a été fait à l’intérieur du rez-de-chaussée, actuelle salle d’exposition. Deux sondages ont, en outre, été réalisés dans le comble afin d’observer la structure du plafond à caissons du premier étage.

Les investigations ainsi menées ont permis d’apporter de nouvelles connaissances sur les étapes de construction et d’aménagement de la maison. L’événement le mieux observé aujourd’hui est la vaste reconstruction de la seconde moitié du XVe siècle (fig. 3), implantée sur un parcellaire du XIIIe-XIVe siècle fossilisé. Cette phase connaît ensuite un projet d’embellissement important à la fin du siècle avec l’installation de plafonds peints, actuellement conservés dans la moitié sud de l’édifice, mais qui couvraient peut-être aussi d’autres pièces au nord.

Une grande campagne de travaux du XIXe siècle a malmené une partie des vestiges de la fin du Moyen Âge et rend leur restitution ardue. Cette étape de diagnostic a néanmoins permis de mieux identifier la grande maison du XVe siècle et de comprendre une partie de ses étapes d’édification. Cependant, une véritable analyse archéologique exhaustive reste encore à faire pour élucider de nombreuses questions soulevées par ces investigations.

Léa Gérardin