HADÈS Archéologie

L’église du Bourg

Fiche

Résumé

Un diagnostic archéologique mené, par le bureau HADES en avril 1998, a été réalisé le long du flanc sud de l’église romane de Saint Genis du Bois, en Entre deux Mers.

Ces sondages venaient en prévision d’un projet d’assainissement et d’aménagement de cette face de l’église par la Municipalité et le Service Départemental de l’Architecture, où un décaissement des terres risquait de mettre au jour des vestiges des périodes antiques et médiévales. Il s’agissait particulièrement des soubassements d’un édifice paléochrétien et des cuves de sarcophages du haut Moyen Âge. Ces vestiges avaient été repérés il y a une dizaine d’années par des fouilles de sauvetage sur le côté nord du sanctuaire.

Malgré le caractère limité de l’opération, les sondages apportent de nouvelles données sur l’histoire de l’occupation du site et sur les origines du lieu de culte et de son espace sépulcral,. Ainsi, il a pu être observé la maçonnerie d’une pilette en terre cuite, élément caractéristique des hypocaustes de thermes gallo-romain. La présence de cette pilette pourrait indiquer que le bâtiment à abside polygonale, au-dessus duquel a été bâti le sanctuaire roman actuel, serait à l’origine la salle d’un balnéaire antique, peut être ensuite reconvertie en lieu de culte. C’est en tous cas autour de ce premier bâtiment, dont un prolongement de mur pourrait avoir été retrouvé dans un des sondages, qu’une nécropole du haut Moyen Âge vint s’installer. Trois cuves de sarcophages trapézoïdaux monolithes ont été repérées, deux notamment engagées sous les fondations de l’église romane, une autre apparemment vidée de son premier occupant et réutilisée pour inhumer, à l’époque médiévale, un individu venu cohabiter avec les squelettes en réduction de six autres personnes.

Au-dessus de ces tombes, la tranchée de fondation de l’église romane a pu être observée, mais elle n’a pas livré d’éléments chronologiques plus précis sur la date de construction de l’édifice. Depuis cette époque, l’église a su conserver son plan et une grande partie de ses maçonneries d’origine, comme elle a su garder auprès d’elle, encore aujourd’hui, le cimetière paroissial, dont on a pu mettre au jour plusieurs tombes en pleine terre des XVIIe et XVIIIe s.

Jean-Luc PIAT

Jean-Luc PIAT