HADÈS Archéologie

Le château de Salignac

Fiche

Résumé

Le château de Salignac, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, est un ensemble architectural complexe, résultant de nombreuses phases de construction successives.
Les bâtiments conservés occupent les flancs d’une ancienne motte, bordée au sud par une basse-cour, et à l’est par une fausse-braie. Le mur situé entre ces deux espaces présentant une importante fissure (fig. 1), des travaux de terrassement, destinés à vider les terres qui comblent le redan sud de la terrasse basse pour diminuer la pression exercée sur les maçonneries, assortis d’une surveillance archéologique, ont été programmés.
Malgré les limites imposées par les délais à respecter et les aléas rencontrés dans le déroulement de ce chantier, l’analyse archéologique des vestiges bâtis et de la stratigraphie a permis d’émettre une proposition d’évolution architecturale à l’échelle du secteur étudié. Treize phases distinctes ont été mises en évidence :

  • Construction, peut-être dès la fin du XIIe siècle, d’un bâtiment occupant l’angle sud-est de la basse-cour, dont l’élévation sud, aujourd’hui intégrée à l’enceinte extérieure du site, est scandée de contreforts plats (fig.2).
  • Construction d’une première enceinte bordant la terrasse basse orientale au sud.
  • Renforcement des défenses matérialisé, d’une part, par la mise en place d’un possible niveau d’archères, surmonté d’un chemin de ronde sur le mur d’enceinte sud de la terrasse basse, et d’autre part, par une reprise générale des maçonneries de la zone d’articulation entre basse-cour et terrasse est, dont on ne connaît pas les dispositions d’origine. Dès lors, ces deux espaces semblent séparés par un mur de refend se poursuivant au nord pour rejoindre l’enceinte de la terrasse haute du château, percé d’une porte.
  • Reprise de l’angle sud-est du bâtiment à contreforts de la basse-cour.
  • Reconstruction du chemin de ronde du mur sud de la terrasse basse, équipé d’archères alternant avec des niches, probablement mises en place aux XIIIe-XIVe siècles, et transformées en canonnières au XVe siècle (fig. 3).
  • Construction d’un bâtiment au sud de la terrasse basse, dont le plan pourrait correspondre à l’emprise du redan, notamment signalé par son niveau de plancher supérieur (fig. 4), probablement intervenue à la fin du XVe siècle au plus tôt. Son étage sous combles est enduit, et équipé d’une fenêtre de dimensions modestes peut-être munie d’un vitrage, son statut étant probablement résidentiel.
  • Destruction du bâtiment de la basse-cour et du bâtiment ouest de la terrasse basse, mettant en évidence une possible prise du site.
  • Mise en place d’un nouveau bâtiment, ou reconstruction partielle du précédent, dans la portion ouest du redan sud de la terrasse basse. L’ouverture antérieure est agrandie en fenêtre à meneau (fig. e).
  • Reconstruction du bâtiment du redan, légèrement plus étendu vers l’est.
  • Réaménagement radical. L’ensemble des maçonneries sont arasées, les murs périphériques étant en partie remontés, et équipés d’un niveau de canonnières au sud, tandis que le niveau d’archères antérieur semble de nouveau en service. Ces travaux ont généré les puissants remblais qui comblent le redan sud.
  • Renforcement ponctuel des défenses par l’ouverture d’une archère à l’ouest du mur sud du redan.
  • Phase d’abandon.
  • Dernières interventions avant la phase d’abandon qui précède les premières initiatives du propriétaire actuel : démantèlement de la porte entre basse-cour et terrasse basse et remontage de l’angle sud-est du redan sud de la terrasse basse.

Cette intervention ne constitue malgré tout qu’une première approche, une deuxième phase de suivi de travaux étant initialement prévue. L’analyse de ce secteur du site est donc incomplète, même si de nombreuses pistes de réflexions ont été ouvertes.

Laurence MURAT