HADÈS Archéologie

Le Bourg

Fiche

Résumé

Saint-Loubouer se trouve sur un site vallonné aux confins du Tursan et de la Chalosse, à 25 km au sud-est de Mont-de-Marsan et à environ 12 km au sud-ouest d’Aire-sur-l’Adour. Le bourg de cette commune présente une organisation topographique originale se structurant en trois grands ensembles qui ne semblent pas avoir évolué (fig. 1). Le premier, à l’ouest, se caractérise par un parcellaire circulaire dans lequel a été implanté l’édifice religieux au cours de la période romane. Le deuxième, dans la partie centrale, présente un parcellaire perpendiculaire à la rue principale, typique d’un village-rue entouré de fossés (castelnau) dont la fondation se situerait à la fin du XIIe siècle ou au début du XIIIe siècle. Le troisième ensemble, situé à l’est du précédent, se différencie par son orientation et paraît relever d’une extension plus tardive, sans doute au XIVe siècle. Le faubourg était doté d’une fortification dont seule la porte Maubourguet subsiste aujourd’hui.

Le Syndicat des Eaux de Tursan a procédé à l’installation d’un réseau d’assainissement collectif dans la commune, dont les travaux pouvaient porter atteinte, par leur nature, leur importance et leur localisation, à des vestiges archéologiques. Le Service régional de l’Archéologie a donc émis une prescription de surveillance archéologique du chantier. Cette opération a été menée du 6 au 29 mai 2015, sur un linéaire de 250 m. La prescription portait sur deux zones distinctes. La première va de la Place de l’église jusqu’à la Grande-Rue, au niveau des parcelles 701 et 705, soit un linéaire de 220 m ; et la seconde s’étend autour de la Porte de Maubourguet, à hauteur des parcelles 891 et 732, constituant un linéaire d’environ 30 m.

Cette surveillance archéologique a permis la mise au jour d’éléments nouveaux, notamment celle d’un sarcophage, sur la place de l’église, constitue ainsi une découverte majeure (fig. 2). La typologie de ce contenant de forme trapézoïdale est caractéristique des sarcophages confectionnés à l’époque mérovingienne et s’apparente au type bordelais. Selon les analyses biologiques, l’individu qui y était inhumé est un homme robuste de taille adulte. Les indices taphonomiques indiquent par ailleurs que la cuve était, semble-t-il, trop petite pour lui, faisant soupçonner un remploi. La datation carbone effectuée confirme la réutilisation du sarcophage à l’époque carolingienne. L’individu serait décédé entre 986 et 1030 après J.-C. La mise au jour de deux autres couvercles trapézoïdaux, non associés à des sépultures, réfute le caractère isolé de cette découverte et suppose l’existence, dès le haut Moyen Âge, d’un espace funéraire à Saint-Loubouer et l’existence d’un lieu de culte probablement dès le Xe siècle au moins.

Les structures maçonnées mises au jour dans la rue du Bas-Bourg restent difficile à associer au système de défense du castelnau étant donné leur faible largeur. Seule une structure fossoyée, dont le creusement supérieur atteint 14 m de large, pourrait correspondre à un fossé entourant l’ancien site castral emmotté.

La surveillance archéologique réalisée autour de la porte de Maubourguet a, quant à elle, permis d’enregistrer, au sud-est de la porte, les restes d’une maçonnerie de 0,90 m de large. Elle est à mettre en relation avec les anciennes fortifications édifiées au cours des XIVe-XVe siècles.

Natacha SAUVAITRE