HADÈS Archéologie

La Boulbène des Vitarelles

Nos métiers Production scientifique Opérations La Boulbène des Vitarelles

Fiche

  • Responsable : Sandrine OESTERLÉ
  • Période de fouille : 2012
  • Localité : Seysses (Haute-Garonne)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : MIDI

Résumé

La fouille préventive de la Boulbène des Vitarelles s’est déroulée sur la commune de Seysses (Haute Garonne) au début de l’année 2012. Elle prend place dans le cadre de travaux de constructions liés à un groupement d’habitations avec parking de type villas et à un collectif de logements sociaux. Le sous-sol des parcelles 93, 94 et 95, objet de l’exploration archéologique, était voué à une destruction par la mise en place de cette zone pavillonnaire. Les objectifs scientifiques se basent sur les résultats du diagnostic archéologique qui avaient mis en évidence une occupation protohistorique matérialisée notamment par la présence d’au moins trois squelettes humains déposés dans une fosse circulaire.

Compte tenu de ces résultats, cette opération s’était fixée pour principal objectif l’étude de la sépulture et la mise en évidence d’une occupation funéraire protohistorique.

Il s’agissait donc de définir la nature, le contexte, l’environnement et la datation de cette inhumation, ainsi que de déceler la présence d’éventuelles fosses à caractère funéraire supplémentaires. La première semaine de l’intervention (qui compte 4,5 semaines au total) a été consacrée au décapage extensif sur une surface de 2500 m2. La majorité des faits archéologiques est apparue directement sous la couche végétale dans un état d’arasement extrême. Une couche d’occupation a ainsi pu être observée épisodiquement, associée à des aménagements très sommaires de foyers et de fosses (fig. a). Le mobilier céramique de cette occupation, bien qu’étant très pauvre, a permis de proposer une datation au premier âge du Fer, entre le VIIe siècle et le début du VIe siècle avant J. C.

Mise à part la sépulture mise en évidence lors du diagnostic, aucune autre fosse à inhumations n’a été observée. Cette dernière se présente comme une fosse circulaire d’environ 1,85 m de diamètre, pour une profondeur maximale de 0,50 m. La moitié supérieure de cette fosse a été fouillée lors du diagnostic archéologique. L’étude de sa partie inférieure a permis de constater la présence de quatre individus superposés (fig. b). Les dépôts de corps sont primaires, c’est à dire que les cadavres se sont décomposés au sein de la sépulture.

Malgré le mauvais état de conservation des vestiges osseux, la sépulture a révélé un certain nombre d’informations sur les individus qui y ont été inhumés. Il s’agit de deux adultes (dont au moins un de sexe féminin) et de deux immatures (âgés respectivement de [1 9] ans et de [5 14] ans).

Les dépôts de corps ont été pratiqués lors de deux phases distinctes. Dans un premier temps, un enfant décédé entre l’âge de 1 à 9 ans a été déposé au fond de la fosse (fig. c). Dans un second temps, trois individus ont été, à leur tour déposés au sein de la fosse, alors que le premier sujet était en état de décomposition avancée, voire complètement décomposé. Les trois corps ont été déposés en même temps, plus ou moins les uns sur les autres, et la fosse a été définitivement comblée. Le comblement contenait un os de faune et quelques rares tessons de céramique. La fosse d’implantation se caractérise par un profil à fond plat et aux parois verticales. Des prélèvements ont été effectués sur les squelettes afin d’établir une datation par carbone 14. D’après ces résultats, cette inhumation date de l’âge du Bronze moyen (ente 1520 et 1430 avant notre ère).

L’opération sur le site de la Boulbène des Vitarelles à Seysses présente un bilan intéressant. des indices de fréquentation du site ont été attestés au milieu de l’âge du Bronze dans un contexte funéraire, ainsi qu’au premier âge du Fer avec une occupation du sol qui pourrait être liée à un espace domestique. Bien que des exemples de sépultures collectives en fosse circulaire soient connus en France à différentes périodes, la sépulture mise en évidence lors de cette opération constitue à ce jour un modèle inédit parmi les pratiques funéraires du Bronze moyen.

Sandrine OESTERLÉ