HADÈS Archéologie

Îlot des Moulinets

Fiche

Résumé

L’opération consistait en une étude du bâti d’un îlot urbain préalablement et concomitamment à sa réhabilitation. Elle a été scindée en deux types d’intervention, conformément à l’évolution du chantier. Une première phase a été consacrée à l’étude du bâti des édifices accessibles et une seconde phase en un suivi de travaux pour les bâtiments non accessibles. Il s’agissait d’une part de comprendre l’évolution planimétrique et altimétrique de l’îlot et d’autre part de vérifier l’adéquation entre les fonctions de moulin urbain suggérée par le toponyme Moulinets et la réalité des vestiges. Enfin, des analyses dendrochronologiques ont été réalisées dans le but d’affiner les chronologies et d’approcher la problématique de la mobilité du bois en tant que matériau de remploi.

L’étude de l’îlot s’est avérée particulièrement complexe du fait de la mauvaise conservation des parements et d’une série de reconstructions récentes qui a profondément altéré la lecture des phases antérieures. Les éléments médiévaux ne sont plus visibles que par lambeaux (fig. 1) rendant la restitution des trames successives particulièrement spéculative. A la différence de ce qui a été observé ailleurs dans la ville, les niveaux ne se sont pas clairement empilés. On constate en premier lieu que l’îlot est installé dans une topographie très contrainte. Ainsi, entre la place aux Aires et la rue Marcel Journet, les bâtiments sont implantés sur un dénivelé de près de 15 m. La topographie apparaît comme héritée et les séquences médiévales bâties sont en réalité toutes sous les niveaux de cave actuel. On a ainsi pu mettre en évidence un canal en cœur d’îlot qui se trouve aujourd’hui à près de 6,5 m de profondeur par rapport au niveau de la rue actuelle des Moulinets. Les analyses dendrochronologiques et leur confrontation aux vestiges montrent qu’il y a eu trois grandes phases au moins de reconstruction de l’ensemble : l’une durant la seconde moitié du XVe siècle, la seconde durant la première moitié du XVIe siècle, la dernière remployant les précédentes dans le courant des XVIIe et XVIIIe siècles. La phase terrain n’est pas encore achevée, mais les travaux sont en cours de finition.

Fabien BLANC