HADÈS Archéologie

Église

Fiche

  • Responsable : Jean-Luc PIAT
  • Période de fouille : 2003
  • Localité : Sainte-Colombe (Gironde)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

L’église romane de Sainte-Colombe est connue, grâce à plusieurs fouilles archéologiques, pour avoir été établie sur les ruines d’une ancienne villa gallo-romaine du Bas-Empire. C’est pour cette raison que, dans le cadre de travaux d’aménagements sur le pourtour du sanctuaire, le bureau d’étude Hadès a été sollicité pour fournir des informations sur la nature des vestiges archéologiques enfouis sur l’emprise de drains destinés à recevoir les descentes d’eau pluviales. Il s’agissait de déterminer la puissance et la nature des remblais sépulcraux (fig. 1) et de reconnaître la profondeur des niveaux de sols et des structures bâties enfouies à l’aide de trois sondages limités. Cette reconnaissance archéologique devait permettre à l’architecte du projet de préciser ou de modifier, le cas échéant, le tracé des drains afin qu’aucune structure archéologique ne soit détruite sans au moins une observation archéologique préalable.

Les sondages ont permis de lever la contrainte archéologique sur tout le flanc sud de l’église car les remblais sépulcraux d’époque moderne étaient ici assez puissants pour y creuser des tranchées de drainage. De ce côté de l’église, seul un mur antique d’axe est-ouest a été observé dans le cimetière à plus d’un mètre de profondeur. Par contre, à l’est du chevet, le dégagement de murs antiques (petit appareil régulier) d’axe est-ouest et nord-sud, conservés pour certains sur cinq assises d’élévation (fig. 2), la présence de sols de tuileaux et d’une portion de canalisation ont conduit l’architecte à réviser son projet de drainage. Un dégagement des terres a donc été réalisé entre le pourtour du chevet et un mur antique d’axe nord-sud afin d’isoler la base de l’église des remblais du cimetière. Ce terrassement a permis de faire un relevé archéologique des structures antiques, fortement altérées par les fosses de caveaux contemporains et sur lesquelles aucune sépulture médiévale n’a été observée. Il est apparu que le chevet en hémicycle de l’église s’est établi sur un sol en béton de tuileau d’une petite salle dont on a reconnu les murs nord, est et sud. Le mur nord a été appuyé contre une canalisation d’axe est-ouest filant sous l’église, soigneusement bâtie dans l’épaisseur d’un mur, large de plus de deux mètres, obstruée par un mur antique postérieur d’axe nord-sud, puis arasé lors de la construction du chevet.

Les observations stratigraphiques révèlent plusieurs phases chronologiques dans la construction des maçonneries antiques, phases qu’il est cependant difficile de dater par la pauvreté du mobilier céramique recueilli, principalement de la vaisselle commune liée à des niveaux de dépotoir. Néanmoins, les vestiges observés viennent compléter le plan des structures antiques relevées lors des fouilles du XIXe siècle et par Roger Coste en 1963-1966, Sylvie Faravel en 1986 et Wandel Migeon en 1995.

Jean-Luc PIAT