HADÈS Archéologie

Église Saint-Jean

Fiche

  • Responsable : Camille Marguerite
  • Période de fouille : 2017
  • Maître d’ouvrage : mairie de Fontenay-le-Comte
  • Localité : Fontenay-le-Comte (Vendée)
  • Type d’opération : 
  • Période :  , ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

L’opération concernée par ce rapport consistait en un suivi archéologique de sondages géotechniques. Ces sondages avaient pour but de déterminer la cause des anomalies structurelles remarquées par le cabinet d’architecte Aedificio. L’ensemble des cinq sondages devaient lors descendre jusqu’à la base des fondations, à la fois des piles de la nef et des murs de l’église afin de déterminer la nature du sol sur lequel elles sont posées. Une surface de 11 m² était prescrite.

Le suivi de travaux mené sur les sondages géotechniques dans l’église Saint-Jean de Fontenay-le-Comte a permis de mettre au jour un grand nombre de sépultures ainsi que quelques maçonneries liées à des constructions antérieures à l’église encore en élévation actuellement. La confrontation de ces données avec celles issues de l’observation du bâti ont permis de déterminer, dans l’état actuel de nos connaissances, douze phases d’occupation.

L’origine de l’occupation religieuse à l’emplacement de l’église Saint-Jean est très mal connue et les sources ne s’accordent pas sur l’ancienneté d’un prieuré Saint-Jean dédié à Saint Jean-Baptiste. Les connaissances archéologiques de cette église primitive sont également très réduites (phase I). Une maçonnerie dans le sondage 1 et peut être un vestige d’élévation dans le mur gouttereau nord peuvent être attribué à cette première construction. L’église est ensuite attestée en 1269 lors d’un acte du comte de Poitou faisant donation pour la restauration d’un édifice très vétuste (phase II). La réalité de cette phase est, elle-aussi, très mal appréhendée. Le bâtiment tel qu’il apparait aujourd’hui est édifié au XVe siècle (phase III) avec une nef à trois vaisseaux se terminant par un chevet plat. L’existence d’un clocher dès cette phase pose question. L’église et ses abords sont ensuite utilisés comme lieu d’inhumation (phase IV). Les sépultures identifiées comme appartenant à cette phase sont toutes enterrées dans un linceul, sans coffrage bois ni pierre. La pile composite du clocher, et certainement au moins une partie du clocher sont ensuite élevés (phase V). Les auteurs s’accordent sur la date de 1540 en raison des similitudes avec une chapelle de l’église Notre-Dame. Lors des Guerres de Religions, l’église est durement touchée. Les piles de la nef sont sapées à l’explosif (phase VI) et les voûtes ainsi que la couverture s’effondrent. Il paraît étonnant que la pile composite du clocher ne soit pas impactée par ces démolitions, nous amenant à nous questionner sur sa datation. Les voutes sont reconstruites, d’abord en bois en 1604 puis en pierre entre 1636 et 1637 (phase VII). Les colonnes de la nef sont également édifiées. L’église et au moins l’espace extérieur situé à l’est servent de lieu d’inhumation (phase VIII) entre cette reconstruction et la Révolution. Les sépultures de cette phase sont enterrées dans un cercueil et majoritairement avec un linceul. Aucune discrimination d’âge ni de sexe ne semble opérée. Le culte est interrompu entre 1790 et 1798 (phase IX), l’église sert alors de garnison. Un ouragan ébranle fortement l’édifice en 1805. Des lézardes sont observées dans des murs qui devaient déjà manquer de stabilité. Des réparations sont engagées dans la première moitié du XIXe siècle (phase X) avec notamment la reconstruction de la flèche du clocher sur 5m de hauteur et la réfaction des sols. A la suite de l’ouragan les paroisses Saint-Nicolas et Saint-Jean sont fusionné et l’église Saint-Nicolas est abandonnée. Plusieurs projets d’agrandissement sont réalisés pour l’église Saint-Jean (phase XI) dont un proposant la réalisation d’un chevet hexagonal. Celui-ci sera finalement abandonné au profit de la construction de deux chapelles formant un transept. Les dernières transformations consistent en des confortements de l’église à l’aide de chainages et tirants en béton dans les années 1930.

Cette étude a soulevé un grand nombre de questionnement restant sans réponses, notamment sur l’origine de l’implantation religieuse et sur l’église primitive.  Une recherche en archive pourrait permettre d’apporter des réponses à ces problématiques, notamment dans les fonds de l’évêché de Poitiers, de l’abbaye de Maillezais ou de celle de Déols. Cette opération ne saurait se substituer à une réelle étude de bâti afin de mieux cerner ce qu’il reste de ce premier édifice mais également pour affiner la chronologie de construction de l’église actuelle. La construction du clocher ainsi que la pile composite nord-ouest posent notamment question, tout comme l’ampleur des destructions des Guerres de Religions.