HADÈS Archéologie

Église Saint-André

Fiche

Résumé

1998

Une opération archéologique préventive a été conduite au mois de février 1998 par le bureau d’études HADES sur la place de l’église paroissiale Saint André de Pellegrue en Gironde. En amont de l’aménagement et de travaux de drainage, de nivellement et d’enfouissement des réseaux électriques, il s’agissait de définir la nature des niveaux et substructions archéologiques conservées en sous-sol.

Une série de six sondages limités aux abords immédiats de l’église ont été conduits sur l’emprise des terrassements projetés. Ils ont permis d’apporter en premier lieu une réponse sur la hauteur et les séquences chronologiques des remblais sépulcraux de l’ancien cimetière paroissial aujourd’hui transféré à la périphérie du bourg. Il est apparu ainsi que les remblais postérieurs à la fin du XIVe s. avaient disparus sous les nivellements importants survenus pendant le courant du XIXe s. Les sépultures retrouvées, en sarcophages, en coffres anthropomorphes trapézoïdaux ou en pleine terre, sont toutes comprises entre les XIe et XIVe s. Seule une sépulture dont la fosse était parementée de fragments de tuiles à rebord gallo romaines pose un problème pour sa datation. A la base des élévations de l’église actuelle, attribuée à une construction de la fin du XIIe s., les sondages ont aussi mis en évidence les soubassements en moellons et en petit appareil régulier, d’un sanctuaire antérieur, probablement du XIe s.

Enfin, la collecte d’un mobilier céramique gallo-romain homogène, compris entre l’époque augustéenne et le début du IIe s., atteste de l’implantation à proximité du sanctuaire paroissial d’un établissement antique précoce, mais dont les substructions n’ont pu être localisées précisément.

Jean-Luc PIAT

 

1999

Des sondages préalables à des travaux de réfection de la place de l’église Saint-André, complétés par une rapide recherche en archives avaient permis de mesurer le potentiel archéologique du site. Les restes d’un château, d’un prieuré et d’une enceinte médiévale étaient susceptibles d’apparaître au cours des travaux de rénovation tandis que la nécropole qui s’est développée à partir du XIe siècle autour de l’église affleurait sous l’asphalte de la place. En effet, un abaissement considérable du niveau de circulation au début du XIXe siècle a provoqué la disparition des couches d’époque moderne et des sols médiévaux. Le suivi archéologique a consisté à surveiller le décapage superficiel de la place et le creusement de plusieurs tranchées techniques. Quelques sondages limités à un mètre de profondeur ont d’autre part été réalisés sur des emplacements destinés à des plantations arbustives. Seules les tombes menacées par les travaux ont été fouillées.

Hormis 13 sépultures médiévales en coffres bâtis qui sont à dater entre le XIe et le XVe siècle et au moins deux fosses en pleine terre, le site a livré 17 sarcophages monolithes de type mérovingien, dépourvus de couvercles et comblés de terre. L’un d’entre eux a été remployé, vraisemblablement au Moyen Âge, pour une sépulture d’enfant en coffrage de bois. Quant au décapage autour du chevet roman, il a permis de dégager partiellement une abside plus ancienne appartenant à une église primitive mentionnée à partir du XIe siècle par les sources écrites.

Parmi les acquis importants de l’opération figure la découverte de plusieurs niveaux de sols et de murs dont l’appartenance à l’Antiquité ne fait aucun doute. Dès le Haut Empire, le site paraît occupé par un établissement qui sera remanié au cours du Bas Empire avant qu’une nécropole mérovingienne ne lui succède. En l’absence de fouille extensive et en raison des abaissements des niveaux de circulation, la plupart des murs repérés restent cependant difficiles à dater et à attribuer à une période chronologique précise. Plusieurs murs de belle facture et de large épaisseur sont toutefois à rattacher à la forteresse médiévale qui s’élevait au sud-ouest de la place en se poursuivant sous l’actuel presbytère. Une salle basse de ce château a pu être explorée en sondage. Le suivi archéologique aura donc non seulement permis de dégager et de repérer la plupart des structures pressenties au début de l’intervention mais également d’attester d’une occupation ancienne de cette petite colline qui sera transformée en castrum au cours du bas Moyen Âge.

Nicole GANGLOFF