HADÈS Archéologie

Châteauponsac

Fiche

  • Responsable : Dimitri PALOUMBAS
  • Période de fouille : 2013
  • Localité : Châteauponsac (Haute-Vienne)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

Cet inventaire de la documentation historique a été prescrit dans le cadre d’une étude pluridisciplinaire sur Châteauponsac dirigée par Jacques Roger, du service régional de l’Archéologie du Limousin. L’objectif principal de ce travail était de recueillir des sources susceptibles de fournir des informations sur les remparts de la ville, depuis les premières mentions connues jusqu’à nos jours.

La ville de Châteauponsac conserve actuellement des vestiges lacunaires de ses anciens remparts (fig. a). Ces vestiges se répartissent en deux catégories : des vestiges appartenant à une enceinte « extérieure », que l’on pourra qualifier de réunion ; des vestiges délimitant une seconde enclosure, principalement visibles de part et d’autre de la porte dite « Peyrine » (fig. b). Aucun de ces éléments n’ayant pu être datés avec certitude, il paraissait opportun de dresser un état des lieux des sources existantes.

Cet inventaire a permis de recueillir un nombre important de sources écrites et planimétriques. Ces sources ont servi de support à une brève synthèse morpho historique dont l’objectif était de cerner, dans ses grands traits, les principales étapes de l’évolution de la ville.

Si l’on met de côté la période qui précède la construction du monastère, trop incertaine, on constate que les sources du plein Moyen Âge ne livrent aucune donnée pouvant laisser penser qu’une fortification a existé entre 1039 et 1420 : le bourg abbatial, puis prieural, de Châteauponsac apparaît sous les traits d’un village « ouvert » durant la période qui s’étend du milieu du XIe siècle au début du XVe siècle. La composante défensive de la ville n’est véritablement attestée qu’à partir des années 1420 1421. Une seconde phase d’enclosure, plus importante, semble être intervenue entre 1430 et 1454. Sur le détail de ces deux chantiers nous ne savons rien, ou presque. En particulier, les questionnements concernant l’authenticité des blocs antiques repérés autour du « fort prieural » restent entiers. A ce jour, nous pouvons considérer que ces blocs sont en place depuis la période antique ou alto médiévale, ou qu’ils ont été rapportés lors de chantiers postérieurs : dès 1039, lors de la construction du monastère, ou ultérieurement, lors des phases de mises en défense du Bas Moyen Âge.

Des années 1550 à la fin du XVIIe siècle, les informations augmentent en quantité et elles deviennent des témoignages de première main. Apparaissent en particulier les premières mentions de fossés et de noms de portes.

Les remparts semblent avoir été progressivement abandonnés, peut-être dès la fin du XVIIe siècle ou, plus sûrement, au début du siècle suivant. En 1780, un état des lieux dressé pour le domaine royal permet de déduire que les fossés étaient comblés et qu’une partie de leur emplacement avait été accaparée par des constructions privées. On situera l’abandon du système défensif de la ville entre les années 1700 et 1780, à défaut de pouvoir être plus précis.

La période révolutionnaire semble avoir constitué un tournant important dans le processus de démolition des remparts. Les premiers textes officiels stipulent que les destructions ont commencé peu après 1788, mais il est probable que de nombreux murs d’enceinte avaient été démantelés bien avant cette date.

Plusieurs axes de réflexion semblent désormais pouvoir être envisagés au terme de cette enquête. Nous insistons sur l’intérêt qu’il y aurait à poursuivre les recherches documentaires pour la période médiévale. L’étude du cartulaire de Déols s’annonce prioritaire. Il pourrait être intéressant, en parallèle, de procéder à une véritable étude morphologique du parcellaire de la ville, et de réaliser un inventaire architectural des éléments constitutifs des deux enclosures : la restitution des tracés de ces enceintes gagnerait en clarté.

Dimitri PALOUMBAS