HADÈS Archéologie

Cathédrale Saint-Étienne

Nos métiers Production scientifique Opérations Cathédrale Saint-Étienne

Fiche

  • Responsable : Sylvie CAMPECH
  • Période de fouille : 1997
  • Localité : Toulouse (Haute-Garonne)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

La cathédrale Saint-Étienne de Toulouse est aujourd’hui le seul édifice conservé d’un vaste ensemble canonial détruit à la fin du XVIIIe s. et au début du XIXe s. L’église apparaît au public comme une construction hétéroclite, mêlant plusieurs styles et plusieurs plans. C’est la conséquence de son histoire architecturale qui n’a cessé, depuis le début du XIIe s. jusqu’au XXe s., de s’adapter aux modes du moment. Elle conserve quelques vestiges de la cathédrale romane de la première moitié du XIIe s. Mais l’ensemble de l’édifice est reconstruit au XIIIe s. : la nef dans la seconde décennie du XIIIe s, le chœur entre 1270-1286. Une longue période d’interruption de travaux laisse la cathédrale inachevée. Durant toute la période moderne et jusqu’au XXe s., évêques et ensuite architectes en chef des Monuments Historiques s’attachent à terminer l’édifice.

Dans le cadre de l’assainissement de la façade nord de la cathédrale, programmé par la Conservation Régionale des Monuments Historiques, un suivi du creusement de la tranchée a été prescrit par le Service Régional de l’Archéologie. Les travaux ne touchent pas les niveaux anciens ou très partiellement. Seuls des remblais modernes qui sont venus rehausser le terrain environnant ont été décaissés. En revanche, c’était là l’unique occasion d’observer les fondations anciennes de l’édifice. En effet, la cathédrale est aujourd’hui entièrement restaurée (parements refaits, rejointoyés, nettoyés) ce qui exclu toute étude archéologique sur les élévations. Les parties enfouies de l’édifice sont les seuls éléments authentiques conservés.

L’intervention a permis de dégager, sur 1 m à 1,30 m de profondeur, les fondations romanes de la nef, le long de la travée orientale. Les vestiges observés sont instructifs quant à l’analyse du bâti roman. Ainsi, deux états de construction se distinguent à la fois par les matériaux utilisés (briques et chaux) et dans le mode de fondement des maçonneries. Le long du vaste chœur de Bertrand de L’Isle, la tranchée ne dégage que les soubassements de la seconde moitié du XIIIe s. et les ajouts postérieurs. On note ici aussi, deux états dans l’aménagement de ces fondations : un podium à l’ouest, des contreforts aux fondations massives à l’est.

Les constructions effectuées aux époques modernes concernent essentiellement le raccord entre le chœur et la nef. Les observations qui ont pu être faites montrent les tâtonnements de plusieurs siècles de modifications incessantes, dont l’analyse et l’interprétation sont rendues difficiles par les multiples remaniements.

Sylvie CAMPECH