HADÈS Archéologie

Burgo Chaharré

Fiche

  • Responsable : Jean-Luc PIAT
  • Période de fouille : 2000
  • Localité : Saint-Jean-le-Vieux (Pyrénées-Atlantiques)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Dans le cadre de l’étude du site fortifié de Burgo Chaharré, installé sur l’ancienne station routière d’origine antique d’Imus Pyrénaeus partiellement fouillée au cours des années 1964-1983 par Jean-Luc Tobie, et après une première campagne de sondages d’évaluation menée en 1998 pour comprendre la réoccupation du site à l’époque médiévale, une seconde phase de travaux archéologiques a été réalisée au cours du mois d’avril 2000. Il s’agissait notamment d’effectuer une tranchée en travers du talus occidental du camp de manière à préciser les modalités de construction de la levée de terre et sa chronologie de mise en place. Afin de relier la stratigraphie du talus au reste des bâtiments antiques dégagés par Jean Luc Tobie à l’intérieur de l’enceinte, la tranchée a été prolongée jusqu’au devant de l’abside d’un bassin thermal.

Un niveau d’occupation daté de la première moitié du Ier siècle après J.-C. (matériel céramique de l’époque de Tibère-Claude) correspond à la mise en place du bâtiment thermal et confirme les hypothèses sur les origines du balnéaire envisagées par Jean-Luc Tobie. Ce niveau de sol a pu être observé tout le long de la tranchée, au delà même du rempart de terre. Il correspond approximativement à la hauteur des terres de la prairie située au delà de la route en contrebas du talus du Camp. Il y a donc de forte présomption pour penser que le site antique du Ier siècle se développe au delà vers l’Ouest. Au-dessus de ce niveau d’occupation antique, quelques couches de remblais contiennent du matériel céramique d’époque claudienne et des éléments de démolition de bâtiments thermaux. Ce sont sur ces couches que vient s’établir la levée du rempart. Sa structure interne a pu être observée sur une hauteur de 1,60 m. Il s’agit d’une série de couches de remblais, alternance de niveaux de galets et de niveaux argileux, déversées contre un blocage de blocs de grès établis sur le pied intérieur du talus. Cet aménagement pourrait avoir maintenu la pression des terres et une éventuelle palissade intérieure. Le sommet du talus est tronqué ainsi que la retombée des terres à l’extérieur du Camp. C’est probablement l’élargissement de la route qui est à l’origine de cette disparition. Les niveaux de remblais qui constituent le rempart ne contiennent que de rares éléments céramiques, tous visiblement d’époque antique. L’absence en tout cas d’indices d’occupation postérieurs au milieu du Ier siècle dans l’ensemble des couches archéologiques observées incite à envisager deux hypothèses sur l’origine du rempart de terre. Soit, il est établi peu après la mise en place des bâtiments thermaux, dans le courant de la deuxième moitié du Ier siècle. Soit, au contraire, la mise en place du rempart à une époque plus tardive, mais qui reste à déterminer, entraîne un nivellement général des niveaux d’occupations supérieurs, le terrassement s’arrêtant au niveau des sols datés de la première moitié du Ier siècle. Les précisions chronologiques concernant cette mise en défense sont sans doute à rechercher dans des explorations archéologiques au delà de l’enceinte, notamment dans la prairie située à l’ouest de la tranchée réalisée.

Jean-Luc PIAT