HADÈS Archéologie

Basilique Saint-Seurin

Fiche

Résumé

 

2001

La surveillance archéologique des travaux de réaménagement du porche roman de la basilique Saint Seurin de Bordeaux a consisté à suivre le décaissement général des terres au niveau de l’entrée de l’édifice, sur le parvis, dans le porche et sur une partie de la nef. Cette opération effectuée par un archéologue de la société Hadès, s’est déroulée sur une période de trois semaines, au mois de mars 2001. Ces travaux ont permis d’observer les niveaux et structures témoignant de l’évolution du porche entre le XIe siècle, date avancée pour sa construction et le XVIIIe siècle, date à laquelle le sol est remblayé jusqu’au niveau actuel.

La fouille du parvis a mis en évidence les soubassements de la façade actuelle, construite en 1828 1829. Il apparaît que celle-ci s’est directement appuyée sur le mur de fondation d’une ancienne façade gothique formant un avant porche. Un seuil et des lambeaux de sol contemporains de cet état du XIIIe siècle, révèlent que le niveau de circulation n’était que 30 cm en dessous du niveau de sol actuel. La stratigraphie du parvis est caractérisée par la présence d’un remblai graveleux dans lequel cinq sépultures d’adultes ont été observées. Celles ci sont postérieures aux niveaux de sol fonctionnant avec le seuil.

Dans l’entrée, le dégagement des bases de colonnes du porche roman révèle une construction d’un seul et même état. Le sol roman qui devait fonctionner avec ces bases n’a pas pu être identifié avec certitude. Seules quelques dalles calcaires situées entre l’avant porche et le porche pourraient le matérialiser.

L’évolution du porche entre le XIe et le XIIIe siècle est caractérisée par des rehaussements successifs des niveaux de circulation. Les couches rendant compte de ce phénomène se superposent suivant un pendage qui s’accentue vers extérieur du porche. Il s’agit de niveaux compacts qui forment un véritable socle utilisé par la suite pour le creusement de fosses.

Au XIIIe siècle un avant porche est bâti. Le niveau de sol mis en place à cette période a été en partie observé en stratigraphie, ainsi que la tranchée de fondation du mur gothique soutenant la façade actuelle. A cette période un espace sépulcral est aménagé au niveau de la seconde travée du porche roman. L’installation de deux sarcophages, encastrés entre les bases de colonne de cette travée, pourrait être contemporaine de cet aménagement.

Le rehaussement des niveaux de circulation se poursuit à l’époque moderne. Le dernier état visible sur la stratigraphie fonctionne avec un emmarchement de trois paliers qui accède dans la nef à un niveau de sol de carreaux situé à 1,20 m du sol actuel. Il s’agit apparemment du dernier état du porche avant le remblaiement général que connaît l’édifice en 1700. Les remblais observés dans la nef au dessus du sol de carreaux témoignent de l’apport de terre effectué lors du rehaussement du sol. L’utilisation du porche à des fins sépulcrales est confirmée par la découverte de sept inhumations. La datation de ces sépultures reste imprécise. Les deux sépultures en cercueil sont modernes. Les autres, en raison de leur typologie (sarcophage anthropomorphe maçonné, sarcophage monolithe anthropomorphe, sépulture en pleine terre) et du matériel associé (fragments d’orcel) se situent entre le XIe et le XVe siècle.

Joël NADAL

 

2002

Dans le cadre d’une étude préalable sur le portail sud de la basilique Saint Seurin de Bordeaux, l’Architecte en chef des Monuments Historiques a sollicité la réalisation de sondages afin de déterminer la hauteur des sols contemporains du portail, daté du milieu du XIIIe siècle et de l’arcature qui en forme le prolongement, placée sur le flanc extérieur de la nef. Un seul sondage a été réalisé face à la pile sud du portail, sous le porche, sur l’emprise de quatre dalles du sol actuel. Il n’est apparu aucun niveau de circulation, mais des sépultures en cercueils d’époque moderne dans les cinquante premiers centimètres, dont les fosses sont venues recouper les parements d’un double caveau bâti le long du soubassement du portail. Ce caveau, soit contemporain de la construction du porche au XVIe siècle, soit antérieur et contemporain du portail, était visiblement destiné à accueillir régulièrement des inhumations (caveau réservé aux chanoines ?) car il contenait de nombreux ossements en réduction dans l’une des deux loges qui le constituait. Il ne conservait plus son couvercle qui devait à l’origine former une pierre tombale repérable au sol et approximativement établie à la hauteur du dallage actuel. L’emplacement du sondage sous le porche n’a pas permis d’observer les relations entre le portail et l’arcature du flanc sud de la nef. Il aurait fallu étendre le sondage davantage contre l’angle intérieur formé par le porche et la façade sud de l’église ce qui aurait obligé à démonter le dallage du porche sur une longueur plus large que prévue. Jean-Luc PIAT

Jean-Luc PIAT

 

2005, la crypte

Etude de Jean-Luc PIAT