HADÈS Archéologie

97 Rue Sainte-Catherine, Église Saint-Projet

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Fiche

Résumé

L’immeuble du 97 rue Sainte-Catherine, à Bordeaux, est construit sur une parcelle issue du découpage de l’ancienne église Saint Projet aliénée sous la Révolution. La conservation des vestiges de la partie sud de l’édifice qu’il a intégré est menacée par d’importants travaux d’aménagement. Pour documenter ces vestiges avant leur éventuelle disparition, le Service Régional de l’Archéologie a donc prescrit une étude sommaire du bâti confiée à la société HADÈS. L’intervention a été menée en trois jours et concernait les quatre niveaux de l’immeuble dans lesquels ont été repérés des vestiges appartenant à la zone sud de l’église (bas côté de la nef et chapelle latérale Sainte-Marguerite) connue grâce à des documents figurés anciens. Après piquage des enduits et démolition partielle de zones de maçonneries occultant les vestiges, nous avons procédé au relevé détaillé de ceux ci, accompagné d’une analyse descriptive. Outre une portion de mur d’origine antique repérée dans la cave sans rapport démontré avec l’église, les vestiges principaux de celle-ci consistent en une grande arcade datée de la fin du XVIe début XVIIe siècle faisant communiquer le bas côté sud de la nef avec la chapelle Sainte-Marguerite, et une baie de la deuxième moitié du XIVe siècle ouverte à son aplomb, au 1er étage. Ces ouvertures appartiennent au mur sud du bas côté de l’église dont la position des contreforts latéraux a pu être localisée à l’étage, montrant qu’ils constituent au rez-de-chaussée, les murs est et ouest de la chapelle Sainte-Marguerite. Enfin, un fragment d’encadrement mouluré d’arcature pleine a permis de fixer l’emplacement du mur sud du chevet.

Une impression de grande homogénéité émane de la confrontation de ces données de terrain avec les quelques documents figurés anciens dont nous disposions et plusieurs indices convergent pour soutenir l’idée que l’église Saint Projet a connu une vaste campagne de reconstruction à partir du milieu du XIVe siècle, probablement à l’emplacement d’un édifice plus ancien dont la souche du clocher actuel pourrait constituer le seul élément conservé. La chapelle Sainte-Marguerite a été ménagée plus tard, à la fin du Moyen Âge, entre les contreforts de la nef sud, comme probablement les trois autres chapelles latérales que comptait l’église au XVIIIe siècle suivant une pratique très répandue.

Les résultats de cette opération ponctuelle permettent de restituer les grandes lignes de l’architecture de cet édifice mal connu et dont l’importance au sein de l’activité artistique bordelaise au Moyen Âge, injustement sous estimée du fait des aléas de son histoire récente, mériterait sûrement d’être réévaluée au même titre que celle des nombreuses églises de Bordeaux disparues depuis la Révolution. Agnès MARIN

Agnès MARIN