HADÈS Archéologie

Saint-Hippolyte

Fiche

Résumé

Le projet autoroutier A 65 (Langon – Pau) voit une partie de son tracé passer par le lieu-dit Saint-Hippolyte à Bazas. Ce hameau est connu par des mentions anciennes attestant l’existence de vestiges antiques et de sarcophages. La fouille préventive a été réalisée sur une superficie avoisinant 1 ha. Les vestiges, apparus sous la terre végétale entre 0,20 et 0,50 m de profondeur, sont extrêmement arasés. Le phasage chronologique proposé repose sur l’étude du mobilier céramique combinée à la datation des monnaies et affinée par des analyses radiocarbones réalisées sur des résidus charbonneux issus des fosses dépotoirs. Quatre phases d’occupation ont été distinguées. Compte tenu de l’état d’arasement du site et de l’absence de mobilier, plusieurs vestiges restent cependant sans attribution chronologique certaine.

La première phase, datée du premier âge du Fer, se caractérise par une occupation funéraire. Neuf vases cinéraires ont été identifiés. Ces contenants, fortement arasés, comportent une faible quantité de restes osseux dont l’identification humaine est incertaine. L’ensemble des incinérations est répartie sur le site d’une manière assez lâche. Après un hiatus chronologique de cinq siècles, le site est de nouveau occupé lors d’une seconde phase. Cette dernière a été divisée en deux états. Le premier correspond à l’implantation et à l’occupation de bâtiments d’exploitation, constituant la pars rustica d’une villa, au cours du Haut Empire. Il s’agit de deux corps de bâtiments rectangulaires précédés de trois pièces en façade auxquelles s’ajoutent des annexes et plusieurs trous de poteau. Parallèlement, cet état n’a livré que peu de mobilier. Le deuxième état de la phase antique correspond à un abandon des bâtiments qui se traduit essentiellement par la présence des tranchées de récupération. Un chemin composé de tuiles concassées, orienté est ouest, doit être rattaché à cette phase. Il aboutit sur une surface empierrée où un lot de monnaies du IVe siècle a été retrouvé.

La troisième phase, datée du Haut Moyen Âge, correspond à la réoccupation du site marquée par une production artisanale de céramique. Un four de potier a été mis au jour en retrait des anciens bâtiments d’exploitation. Il présente une chambre de chauffe de plan circulaire de 1,30 m de diamètre externe pourvu d’une sole à carneaux. Il est associé à une dizaine de fosses d’extraction d’argile mises au jour à une quarantaine de mètres plus au sud. Le mobilier retrouvé dans le comblement de ces structures constitue un reflet de cette production destinée au stockage et au service des denrées. L’étude radiocarbone permet de situer la chronologie de cette production entre la première moitié du IVe siècle et la première moitié du VIe siècle.

Enfin la dernière phase d’occupation repérée sur le site est matérialisée par une structure empierrée. Une analyse radiocarbone permet de la dater des Xe-XIIe siècles.

Natacha SAUVAÎTRE