HADÈS Archéologie

Route de Beaucaire

Fiche

Résumé

Cette opération de fouille archéologique préventive a précédé la construction d’un programme immobilier en bordure immédiate de la route de Beaucaire.

La réalisation d’un diagnostic archéologique, mené par Yves Manniez de l’INRAP, a permis de mettre au jour une portion de la nécropole de la route de Beaucaire organisée le long de la voie domitienne. Une opération de fouille archéologique préventive de 300 m2 environ a ainsi été prescrite sur les trois quart sud de la parcelle HB 665. Celle-ci s’est déroulée du 22 février au 27 mars 2016.

Le décapage mécanique a permis de mettre au jour un site dont les vestiges ont été fortement perturbés par les constructions récentes en raison d’un recouvrement sédimentaire très faible.

Deux secteurs ont été mis au jour (fig. 1), le secteur de la voie domitienne au sud de la parcelle et le secteur de la nécropole de la route de Beaucaire au nord, les deux secteurs étant séparés dans un premier temps par un fossé bordier, puis par un ensemble de murs bordiers. La voie domitienne a été dégagée sur une largeur de 6,3 m au maximum.

La zone étudiée de cette nécropole a permis de mettre au jour un ensemble sépulcral peu dense, composé de structures funéraires de natures diverses et représentées par des constructions telles qu’un enclos funéraire, une sépulture à inhumation, ou encore une structure funéraire rectangulaire renvoyant probablement aux soubassements d’un petit mausolée.

Le mobilier céramique mis au jour a permis de dater la plupart des structures archéologiques entre le IIe s. avant notre ère et le IIe s. après notre ère. Toutefois, toutes les structures n’ont pas pu faire l’objet d’une datation en raison de la faible proportion de mobilier céramique découvert.

La voie antique

Trois grandes phases d’aménagements et d’utilisations de la voie domitienne ont été détectées.

La phase la plus ancienne de la voie domitienne est caractérisée par l’installation d’un niveau de voie réparti sur au moins deux niveaux de circulation (fig. 2). La voie est installée, sur le terrain naturel solide, au fond d’une tranchée creusée dans un paléosol. Elle est longée par un fossé bordier creusé directement dans ce substrat et profond de 30 cm environ. L’absence de mobilier céramique ne nous a pas permis de dater son utilisation. Elle semble toutefois correspondre à la première phase de la voie datée du dernier quart du IIe siècle avant notre ère. Des traces d’ornières ont été découvertes sur le niveau de circulation inférieur.

Dans un second temps, ce niveau de circulation est rehaussé de manière à obtenir une voie plate et non plus à deux niveaux de circulation.

Après une phase d’abandon de la partie nord et certainement un resserrement de la voie vers le sud, celle-ci est rehaussée de 30 cm environ lors d’une troisième phase de fonctionnement.

Le fossé bordier est remplacé par deux murs bordiers, l’un appartenant à  un enclos funéraire et le second étant conservé uniquement en fondation.

La nécropole

La nécropole est organisée en deux sous-secteurs. L’un, à l’est, correspond à des structures funéraires individuelles. Le second, à l’ouest, représenté par un enclos funéraire. Toutes les structures funéraires sont installées à moins de 8 m environ de la bordure nord de la voie domitienne. Elles suivent le même axe est-ouest. D’autres structures non funéraires, et dont les fonctions n’ont pas été déterminées, sont disséminées de long du secteur de la nécropole. Elles témoignent d’un possible développement d’autres activités durant l’Antiquité ou plus tardivement.

Le sous-secteur oriental comporte trois structures funéraires. La première correspond à une sépulture contenant un individu inhumé sur le ventre, les membres supérieurs dans le dos. Cette inhumation semble être l’élément le plus ancien puisqu’elle a été datée par l’étude céramique entre le Ier s. av. J.-C. et le Ier s. ap. J.-C. Une structure funéraire rectangulaire, probablement un mausolée, et une fosse contenant un balsamaire et des fragments d’os brulés mise au jour lors du diagnostic archéologique, complètent cet ensemble.

Le sous-secteur ouest comporte un enclos funéraire (fig. 3) et les vestiges d’une petite construction intérieure.

Romain AIMÉ