HADÈS Archéologie

Points enterrés de collecte des déchets

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Fiche

  • Responsable : Ugo CAFIERO, Christophe CALMÉS
  • Période de fouille : 2013-2014, 2016
  • Localité : Auch (Gers)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

2013-2014

Cette opération d’archéologie préventive s’est déroulée entre le 26 novembre 2013 et le 5 mars 2014. Elle a consisté en un suivi des travaux d’installation de quatre ensembles de conteneurs enterrés dans le centre de la ville d’Auch (fig. 1). Ces derniers ont été posés dans de profondes fosses rectangulaires (autour de 6 x 3 m) qui risquaient d’endommager des vestiges archéologiques.

Deux d’entre eux sont en effet situés intra muros, dans le centre médiéval de la ville d’Auch (rue d’Artagnan et place Salinis), occupé probablement depuis la fin de l’Antiquité. Un autre était situé sur la place Villaret-de-Joyeuse, proche d’une nécropole tardo-antique et du pôle d’occupation médiéval qui s’est développé autour des possessions des comtes d’Armagnac. Enfin, le dernier a été aménagé, rive droite, rue de l’Industrie, dans une zone notamment comprise entre la ville antique et ses nécropoles, et qui n’a été urbanisée que récemment.

La lecture des vestiges dans les sondages est toujours complexe, leur emprise étant faible. Celle des structures observées dans le cadre de cette opération ne fait pas exception à cette règle. Des résultats intéressants sont toutefois à signaler : notamment la découverte d’une zone d’inhumations datant du XVIIe siècle dans le quartier occupé par les Carmélites et dont la présence est probablement à mettre en relation avec l’installation de cet ordre.

Ugo CAFIERO

 

2016

Le suivi archéologique, réalisé entre le mois de juin et le mois de novembre 2016, a permis de conforter les connaissances que l’on avait de la ville d’Auch et de son développement depuis la fin de l’époque médiévale jusqu’à la période contemporaine. Les conteneurs enterrés réalisés place Jean David (fig. 2), rue Gambetta, rue de Lorraine, rue Villersexel et rue Cailhava ont révélé peu de vestiges. Les environs de la Ville-Haute, aujourd’hui fortement urbanisée, ne l’étaient pas avant le XVIIIe siècle. Située en dehors des remparts et à l’ouest du fossé, ce n’est qu’au XIXe siècle que l’habitat dans le secteur se densifie et que les rues actuelles sont rectifiées ou tout simplement créées. Au contraire des rues jalonnant les bords du Gers, les plans anciens nous montrent que la topographie n’a que peu changé depuis le XVIIIe siècle. Seul l’aménagement de l’Escalier Monumental, au milieu du XIXe siècle a légèrement remodelé le quartier.

À l’aide d’une série de plans anciens, réalisés entre le XVIIIe siècle et la fin du XIXe siècle, nous pouvons nous faire une idée du développement de la ville.

Place Jean David, la présence d’un fossé suggère celle d’un parcellaire. Le plan de la fin du XVIIIe siècle nous montre, sur la parcelle, la présence de vergers. Il est vraisemblable que le fossé y est associé, bien qu’aucun mobilier archéologique n’ait été trouvé pour conforter cette hypothèse.

Rue Gambetta, le sondage a mis en évidence une puissante stratigraphie composée de remblais. La rue suit la courbure naturelle du relief où s’est implantée la Ville-Haute d’Auch, et son cœur-de-ville. Près de 2 m en dessous du niveau de la rue, un sol en briques a pu être observé. Il était recouvert par un niveau de circulation et de piétinement constitué d’argile damée et de petits galets. Ces niveaux reposaient sur une épaisseur de remblai. En fond de sondage, près de 3 m en dessous du niveau de la rue, un creusement rectiligne suivant le sens de la pente est apparu. Il pourrait s’agir des restes de l’ancien fossé de la ville.

Rue de Lorraine, le sondage a mis en évidence d’importants niveaux de remblais montrant la mise en place tardive de cet axe qui n’est pas représenté sur le plan cadastral napoléonien et qui apparaît en projet sur le plan de 1831.

Le sondage rue Villersexel n’a pas livré d’informations, la présence de trop nombreux réseaux ayant certainement oblitéré le sous-sol.

Rue Cailhava, la présence d’un réseau d’écoulement des eaux usées domestiques nous incite à réfléchir sur la mise en place définitive de la voirie au cours du XIXe siècle à la suite de la canalisation du cours du Gers et la grande crue de 1897.

Christophe CALMÉS