HADÈS Archéologie

Place Saint-Jean

Fiche

Résumé

L’étude archéologique n°7228 s’est inscrite dans le cadre de l’aménagement de la place Saint-Jean de Brioude (Haute-Loire) et des rues adjacentes, sur une superficie totale d’environ 1230 m2. Elle a été conduite entre le 8 octobre 2012 et le 31 mai 2013, par une équipe de 4 archéologues, d’abord sous la forme d’une fouille préventive menée dans la partie centrale de la place Saint-Jean, puis sous la forme d’un suivi des travaux de réfection des réseaux de distribution et d’assainissement dans les rues d’Alsace, Duguesclin et Saint-Geneix périphériques.

Cette intervention a été motivée par les découvertes réalisées dans ce secteur lors d’un diagnostic archéologique préalable conduit à la fin de l’année 2011 et composé de trois sondages isolés distincts. Ce diagnostic a en effet permis de retrouver, pour les périodes médiévale et moderne, les traces d’une église dans le centre de la place Saint-Jean, ainsi que différents niveaux d’inhumation associés, mais aussi localisés dans la partie orientale de la rue Saint-Geneix. Étendue à l’ensemble du secteur, l’intervention a alors confirmé la présence de cet édifice et d’un espace d’inhumation dépendant, mais permis aussi de circonscrire et de caractériser plus précisément ces structures enfouies, de même que de mettre au jour d’autres vestiges de bâtiments mentionnés par les sources.

Globalement, les données archéologiques et archivistiques exploitées permettent aujourd’hui de rattacher à ce secteur méridional de la ville de Brioude au moins deux églises de fondation ancienne respectivement situées dans la partie centrale de la place Saint-Jean et dans la partie occidentale de la rue Saint-Geneix.

La première, dont les substructions les plus anciennes reconnues ne semblent pas postérieures au début du XIIe siècle, est vraisemblablement l’église Saint-Jean / Saint-Jean-Baptiste, définie sans fondements par la tradition orale comme l’ancienne église de la commanderie des Hospitaliers de Brioude. Cette église, dont la nef dotée d’annexes fut totalement reconstruite au début du XVIIIe siècle, se présentait comme un modeste édifice orienté à vaisseau unique et abside centrale, dont les limites ont pu être dans l’ensemble dégagées. Elle était également associée à un espace funéraire accolé à l’est, dont seuls les niveaux d’inhumations modernes ont pu être analysés. Entourée d’une enceinte remaniée délimitant l’espace ecclésial, cette église fut totalement détruite à la fin du XVIIIe siècle.

La seconde, sans doute édifiée durant la période carolingienne, est vraisemblablement l’église Saint-Genès, centre d’une importante paroisse altimédiévale du vicus de Brioude. Cette église, largement détruite par les aménagements contemporains et dont seule une partie a été identifiée, devait se présenter comme un petit édifice orienté à vaisseau unique et abside semi-circulaire principale. Elle était peut-être associée à un espace semi-enterré élevé directement au sud, doté d’une abside occidentée, mais qui n’a pu faire l’objet d’une analyse précise. Elle devait elle-aussi, quoi qu’il en soit, être liée à un espace d’inhumations développé à l’est, notamment caractérisé pour ses niveaux les plus anciens par la présence de sarcophages trapézoïdaux à logettes céphaliques, sans doute antérieurs aux XI/XIIe siècles. Cette église fut pour sa part détruite à l’extrême fin du XVIIe siècle.

David MOREL