HADÈS Archéologie

Place du marché et Chevet de l’église Saint-Vincent

Nos métiers Production scientifique Opérations Place du marché et Chevet de l’église Saint-Vincent

Fiche

  • Responsable : Benoît Garros
  • Période de fouille : du 18 juillet au 29 juillet 2016
  • Maître d’ouvrage : mairie du Mas d’Agenais
  • Localité : Le-Mas-d'Agenais (Lot-et-Garonne)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Le Mas d’Agenais appartient à l’ouest du département du Lot-et-Garonne. Le village se situe sur la rive gauche de la Garonne qu’il domine d’une vingtaine de mètres depuis le plateau calcaire sur lequel il est installé. La mairie a mis en œuvre un vaste programme de rénovation urbaine des voiries du bourg. La place du Marché, encadrée au nord par l’église Saint-Vincent et à l’ouest par la halle, constitue un des points centraux du projet. Le secteur concerné par la prescription archéologique se situe au chevet de l’église où doivent être creusées des tranchées de réseaux.

Rappelons que cette zone appartient à une vaste aire funéraire comme en témoignent les sondages effectués par le passé et plus récemment le diagnostic de la place du marché en 2015.

L’état de conservation des restes osseux est, d’une manière générale, relativement bon tandis que la représentation squelettique des individus est beaucoup plus variable, et ce, notamment en raison d’un nombre élevé de liens sécants et de remaniements postérieurs.

Le corpus comprend 43 sépultures avérées et 3 probables. Le caractère incertain de ces dernières vient du fait qu’elles n’ont pu être fouillées en raison de leur inaccessibilité. En règle générale, les inhumations contiennent un seul individu en position primaire, à l’exception de deux sépultures comprenant deux sujets en connexion du fait de la réutilisation de leur contenant funéraire. De plus, trois dépôts secondaires d’ossements déconnectés ont été identifiés.

Comme on pouvait l’attendre, l’aire funéraire occupe le chevet de l’église. Elle fait état d’au moins six niveaux stratifiés. On y distingue une variété des modes d’inhumations renseignant une chronologie continue au moins depuis le début du Xe siècle jusqu’au début du XIIIe siècle avec certitude. Les mobiliers identifient le Moyen Âge central et le bas Moyen Âge et prolongent l’occupation jusqu’à l’époque moderne (XVIe siècle). L’emprise retenue et les conditions d’intervention ne permettent pas de restituer une étude anthropologique exhaustive. Cependant, les résultats obtenus mettent en avant des similitudes avec les vestiges découverts sous la place du marché. La reconnaissance avérée d’un contenant en bois, d’un sarcophage en calcaire, de coffrages en briques et en molasse, associée aux datations radiocarbones, identifie le Moyen Âge comme un des deux horizons principaux du cimetière. Le second, datant de la période moderne, se caractérise davantage par des sépultures dont le mode d’inhumation demeure incertain.

On note également la présence de maçonneries dont l’emploi pourrait dépasser le cadre funéraire (caveau ?) et correspondre à un éventuel bâtiment adossé au rempart médiéval. Ce dernier n’a été que très partiellement aperçu en bordure d’emprise.

 

Benoît Garros