HADÈS Archéologie

L’église de Sère

Fiche

  • Responsable : Bernard Pousthomis
  • Période de fouille : 2008
  • Maître d’ouvrage : Direction générale des affaires culturelles de Midi-Pyrénées
  • Localité : Esquièze-Sère (Hautes-Pyrénées)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : MIDI

Résumé

L’église Saint-Jean-Baptiste de Sère (commune d’Esquièze-Sère), dans les Hautes-Pyrénées, est une belle construction “romane” à trois vaisseaux voûtés, implantée sur le replat rocheux du versant nord de la vallée de Luz-Saint-Sauveur.

Dans son étude de l’édifice, en 1982, Nelly Pousthomis avait déterminé deux phases de construction, la plus ancienne pouvant dater au plus tard du XIe siècle et le site ayant pu être occupé bien plus anciennement.

Pour ces raisons, le Service régional de l’archéologie de Midi-Pyrénées a prescrit un suivi archéologique des travaux de drainage prévus à la périphérie de l’édifice, à l’exception du porche ouest.

Un drain et un réseau d’eau potable, non connus avant les travaux et réalisés dans le dernier tiers du XXe siècle, ont détruit toute la stratigraphie le long du mur gouttereau nord et de la majeure partie du chevet.

Une unique tombe en pleine terre a été découverte au nord-est. En revanche, la face sud de l’église conservait une série de sépultures là où se situe le cimetière actuel. Sur les huit mises au jour, une seule, celle d’un enfant inhumé en pleine terre, était orientée tête à l’est, toutes les autres étant en coffres de lauses de forme rectangulaire ou trapézoïdale, tête à l’ouest. Parmi ces dernières une seule était parfaitement intacte, le défunt inhumé en décubitus dorsal, la tête calée par deux pierres et les bras allongés le long du corps. Une boucle de ceinture en fer, du XIIIe ou XIVe siècle, découverte à la base du bassin, indique que le défunt était vêtu lors de son inhumation. Il s’agit là de la tombe supérieure de trois coffres superposés dont la localisation à la base du mur gouttereau renvoie à la tradition médiévale d’une eau s’écoulant du toit prétendue bénie.

Pour ce qui concerne l’édifice, l’absence de débord de fondation à la base des deux premières travées des murs gouttereaux confirme l’hypothèse d’une première église (XIe siècle ?) aussi large que l’actuelle mais dont la longueur aurait été limitée à la moitié occidentale avant d’être prolongée vers l’est, au XIIe siècle, avec la construction du chevet. En outre, une partie de la base du mur sud, bâtie en petits moellons équarris et associée à un contrefort nettement décalé du pilastre intérieur, pourrait être le vestige d’une construction du haut Moyen Age, voire de l’Antiquité.

Le niveau du sol actuel correspond au sommet des débords de fondations de la partie de l’édifice attribuable au XIIe siècle (moitié orientale dont le chevet). Il semble correspondre à celui du Moyen Âge mais, en fait, n’a été restitué que dans les années 1850 par abaissement des sols qui avaient été fortement exhaussés par les inhumations successives.

Enfin, si de nouveaux travaux devaient être réalisés autour de l’église de Sère il y aura lieu de veiller à un suivi archéologique ou à une fouille préalable, sachant que les sépultures anciennes sont rencontrées à partir d’environ 50 cm sous le sol. Cela permettrait de mieux délimiter la nécropole médiévale qui, à priori, semble concentrée au sud du site.