HADÈS Archéologie

Rue Boirot

Fiche

Résumé

2009

En préalable aux travaux de réhabilitation de l’ancienne annexe de la marie de Clermont-Ferrand, située 10 rue Boirot, et à la suite d’un diagnostic réalisé par Christian Le Barrier, le service régional de l’Archéologie a prescrit une étude archéologique préventive du bâti sur un mur situé sur le tracé occidental de l’enceinte de la ville du Bas Empire. Réalisée à la fin de l’année 2009, l’opération a permis d’approcher à la fois l’élévation et, ponctuellement, une stratigraphie conservée dans le sous-sol du bâtiment malgré la présence de vastes caves médiévales et modernes aussi bien à l’est qu’à l’ouest du rempart.

Une première période d’occupation attribuable à la fin du IVe s. représentée par un sol en terrazzo et un mur d’orientation est-ouest a pu être mise en évidence à l’est du rempart. La base du rempart, épaisse de 2,70 m au niveau de la fondation, s’installe sur les remblais de démolition de ce premier édifice et peut être datée au plus tôt du début du Ve s. par le mobilier céramique et une datation C14. En revanche, le mur du Bas Empire bâti à partir de matériaux de remploi parmi lesquels il faut signaler un chapiteau corinthien et des fragments de colonnes en arkose, est mal conservé et atteint une hauteur de 2,80 m au maximum. En effet, la partie supérieure de l’élévation, épaisse de 2,30 m en moyenne et constituée de blocs bruts ou équarris disposés en assises réglées et conservée sur une hauteur de 6,50 m environ, a été reconstruite au plus tôt à la fin du Xe ou au XIe s., comme l’attestent 3 datations C14 sur des micro-charbons conservés dans les mortiers de construction. À partir du bas Moyen Âge, au XIVe ou au XVe s., l’habitat se développe contre le rempart du côté ouest où ont été mis en évidence plusieurs éléments résidentiels (niveaux de planchers, cheminées et placards). À l’est, un édifice vient altérer la courtine au XVIIe ou au XVIIIe s. Ces aménagements ont considérablement altéré le rempart, notamment l’aménagement de l’annexe de la mairie dans les années 1950-1960.

Cette intervention s’est révélée limitée pour ce qui est de son apport à la connaissance de l’enceinte du Bas Empire, fortement arasée même si elle a été observée sur près de 15 m de longueur ; elle a toutefois permis de confirmer son tracé dans ce secteur. En revanche, elle a permis pour la première fois de mettre en évidence une reconstruction de la courtine occidentale au cours du Moyen Âge central et de fournir des éléments de datation tangibles pour les différentes périodes d’aménagement de ce secteur de la ville haute.

Laurent D’AGOSTINO

2015

Cette étude archéologique de bâti complémentaire s’inscrit dans le cadre d’une étude préalable à la restauration d’une partie de l’ancien rempart de Clermont-Ferrand, située au 10 rue Boirot, menée par l’architecte, Christian Laporte.

À la suite de l’analyse dirigée en 2009 par L. D’Agostino, cette étude complémentaire a permis de documenter de nouvelles portions de l’enceinte tardo-antique (Ve siècle ?) et de cibler de nouvelles zones de réfection, sans doute attribuables aux Xe-XIe siècles (fig. 1). Elle a surtout permis d’observer, à la base de la muraille de la ville haute, les vestiges d’un ou deux bâtiments antiques difficiles à dater avec précision, ainsi qu’une phase de destruction et d’abandon associée, antérieure à l’édification du rempart.

David MOREL