HADÈS Archéologie

Église Saint-Germier

Fiche

  • Responsable : Rémi CARME
  • Période de fouille : 2004, 2005
  • Localité : Fourquevaux (Haute-Garonne)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

2004 – Sondages

Dans le cadre d’un projet de restauration de l’église paroissiale Saint-Germier, la municipalité de Fourquevaux envisage de remplacer l’actuel parquet par un plancher béton sur vide sanitaire.

En vue de ces travaux, le service régional de l’Archéologie a prescrit la réalisation de deux sondages à l’intérieur de l’édifice, afin de mesurer le potentiel archéologique du sous-sol. L’investigation archéologique a été cantonnée à l’emplacement supposé du chœur de l’ancienne église. L’ouverture des sondages avait pour but de recouper les murs et de mettre au jour les éventuels niveaux de sol de cette dernière.

Hormis la découverte d’un probable silo datant du Moyen Âge (XIIe XIIIe siècle), l’essentiel des découvertes appartient certainement à l’église reconstruite dans la seconde moitié du XVIe siècle. Les sources indiquent en effet que l’édifice est en cours de reconstruction en 1551. Ainsi, la fouille a permis de reconnaître le mur pignon oriental de l’ancienne église ainsi que l’angle nord-ouest de la sacristie qui longeait le chœur au sud. Le sol de ce dernier, un dallage très mal conservé, a également été mis au jour.

L’ensemble de ces structures se trouve à une faible profondeur du niveau actuel du sol. Il ne fait aucun doute que les travaux de terrassement nécessaires à la mise en place d’un plancher sur vide sanitaire risquent d’entraîner la découverte (et donc la destruction) d’éléments comparables probablement conservés dans les parties non explorées du sous-sol de l’édifice. C’est pourquoi la vigilance devra être de mise lors de la réalisation de ces travaux.

Rémi CARME

2005 – Suivi de travaux

Les investigations font suite aux sondages d’évaluation réalisés en 2004. Compte tenu de l’importance limitée des vestiges mis au jour à cette occasion, le service régional de l’Archéologie a prescrit un simple suivi de travaux.

L’objectif de ce suivi était double. Il s’agissait, d’une part, d’apporter des compléments d’information sur l’église édifiée dans les années 1550 1551, ce bâtiment ayant précédé l’édifice actuel reconstruit, quant à lui, au début du XXe siècle. D’autre part, l’opération avait pour but de repérer et d’identifier tous les vestiges antérieurs à l’église moderne, en insistant notamment sur les structures médiévales, dont une au moins avait été mise au jour lors de l’évaluation.

Comme lors de cette dernière, le sous-sol de l’église Saint Germier n’a livré aucune trace d’occupation antérieure à la fin du Moyen Âge. Les vestiges les plus anciens sont des fosses circulaires interprétées comme des silos. Sur les dix-sept structures reconnues, dix ont livré un mobilier datable des XIIIe-XVe siècles. La période médiévale est également représentée par une énigmatique construction rectiligne dont la fonction demeure indéterminée. Une hypothétique sépulture peut également être rattachée à cette phase d’occupation.

Concernant l’époque moderne, les investigations ont permis de préciser le plan de l’église reconstruite en 1550-1551 et de localiser l’emplacement du clocher qui lui a été adjoint au début du XVIIe siècle. Quelques maçonneries isolées et des vestiges de dallages ont également été mis au jour. Ils ne sont pas précisément datables, mais leur présence est indéniablement liée à celle de l’église.

Par ailleurs, plusieurs sépultures ont été reconnues dans la nef et dans le chœur de l’église moderne. Les travaux de terrassement ont également permis de dégager deux caveaux situés dans la chapelle qui se trouvait au nord de l’ancien chœur. Cette chapelle dite « du château » a été construite à la fin du XVIe siècle par les seigneurs du lieu afin d’y établir leur sépulture. Les fouilles ont également apporté quelques éléments d’information concernant l’église actuelle. Elle a globalement repris le plan de l’édifice antérieur. Elle a été allongée et son orientation inversée, mais les murs gouttereaux et les chapelles du nouveau bâtiment se sont superposés à ceux de l’ancienne église.

Enfin, quatre silos d’époque moderne ont été mis au jour. Ils sont alignés et se trouvaient certainement dans une remise dépendante du château située à l’est de l’ancienne église.

Les résultats obtenus lors de ce suivi de travaux ont confirmé et enrichi les observations réalisées lors de l’évaluation. Cette opération a ainsi permis d’apporter un certain nombre d’informations complémentaires sur l’histoire de l’église moderne et, plus largement, sur l’environnement du château de Fourquevaux depuis la fin du Moyen Âge.

Rémi CARME