HADÈS Archéologie

Commanderie d’Arveyres

Fiche

Résumé

2001

La commanderie d’Arveyres est située sur un modeste promontoire surplombant une boucle de la Dordogne. Il ne subsiste de l’ancien établissement templier que le logis du château et une partie des anciens chais à vin, le reste des vestiges a été démoli ouest tombé en ruine entre le XIXe siècle et aujourd’hui. des descriptions des XVIIIe et XIXe siècles, plans et documents d’archives, indiquent l’existence de l’église Notre-Dame et de son cimetière, accolés à la maison forte des commandeurs. des bâtiments annexes (écuries, granges, cuviers) complétaient le tout, renfermé dans une enceinte partiellement fossoyée et clôturée dans laquelle s’ouvrait encore au XIXe siècle un portail monumental. La topographie du site a été altérée à ses marges par la construction de la voie ferrée Bordeaux Paris, par l’implantation d’une conduite de gaz et par l’érosion des berges de la Dordogne.

Dans le cadre d’un projet de mise en valeur du site par la municipalité d’Arveyres devenue propriétaire du lieu depuis quelques années, un diagnostic archéologique a pu être mené sous la forme d’une série de 24 sondages réalisés sur un terrain d’environ 3 hectares.

Les résultats obtenus sont révélateurs de l’histoire du site. Une occupation antique est affirmée sous les bâtiments de la commanderie. des maçonneries en petit appareil, des niveaux de sols en béton de tuileau, du mobilier céramique gallo-romain signalent la présence d’un bâtiment antique dont l’emprise et la chronologie restent cependant à définir. Une nécropole s’installe à proximité de cette habitation (sépulture sous tuiles à rebord) puis une église à l’époque romane, placée sous l’invocation de Notre-Dame. Ce sanctuaire, dont on a seulement retrouvé le négatif des murs, est le siège d’une commanderie templière à la fin du XIIe siècle. Un cimetière médiéval se développe au sud de l’église : tombes en coffres bâtis anthropomorphes ou en cercueils de bois ont été ainsi repérées sur une zone bien distincte. du château de la commanderie, peu de vestiges ont été observés, si ce n’est une partie des fondations d’un corps de logis du XVe siècle et un tronçon du fossé comblé qui devait ceinturer l’ensemble de la place.

2002

Jean-Luc PIAT

Les archives de la commanderie d’Arveyres (Gironde) sont conservées pour une majeure partie dans le fonds de Malte des Archives Départementales de Haute Garonne (Toulouse). Ce fonds regroupe les documents envoyés, par la commanderie de Bordeaux à laquelle était rattaché le membre d’Arveyres, au Grand Prieuré de Toulouse, chargé d’administrer depuis 1317, l’ensemble des commanderies de l’ordre de Saint Jean de Jérusalem pour le quart Sud-Ouest de la France. L’inventaire exhaustif des actes concernant Arveyres n’a pas été possible, mais un catalogue riche de 180 documents environs a cependant pu être constitué, de 1170, date du premier texte recueilli, à 1790, date du dernier retranscrit. Ce catalogue met en évidence la richesse du fonds toulousain, notamment pour tout ce qui concerne les actes de nature foncière qui nous informent sur le peuplement et la mise en valeur du terroir de la commune d’Arveyres au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime. Mais surtout, les visites générales de la commanderie aux XVIIe et XVIIIe siècles donnent une idée assez précise de la disposition des bâtiments et du mobilier de cet établissement, aujourd’hui disparus en grande partie, et de l’environnement paysager dont il était entouré.

Si l’exploitation historique de cette masse documentaire reste à mener, elle constitue déjà un préalable précieux pour l’établissement d’une problématique archéologique pertinente. La perspective d’une fouille programmée de l’ensemble du site de la commanderie peut profiter des renseignements fournis par les textes pour définir une stratégie d’investigation qui pourra compléter les points méconnus du site. En outre, la richesse de cette documentation (la mémoire d’un site vieux de plus de six cents ans recueillie sur parchemins et vieux papiers) constitue un argument supplémentaire pour encourager la réflexion engagée par la municipalité d’Arveyres à la protection et la mise en valeur du site.

Jean-Luc PIAT