HADÈS Archéologie

Château du Prince Noir

Fiche

  • Responsable : Jean-Luc PIAT
  • Période de fouille : 2005
  • Localité : Lormont (Gironde)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : ATLANTIQUE

Résumé

Dans le cadre de travaux de mise en sécurité de l’aile orientale des anciens communs du château dit du Prince Noir, derniers vestiges de l’ancienne résidence de campagne des archevêques de Bordeaux à Lormont, une étude archéologique des élévations a été conduite afin d’établir les grandes lignes chronologiques des constructions dont une partie est inscrite au titre des Monuments historiques. Les bâtiments étudiés correspondent à un pavillon d’entrée, sous lequel est établi un passage charretier, et qui abrite, dans une basse-fosse, les anciennes prisons où figurent des graffiti (fig. 1), l’un figurant la ville de Jérusalem, d’autres des navires ou une fleur de lys. Ce pavillon est encadré par deux corps bâtis alignés le long des fossés. Le bâtiment au sud du pavillon était affecté aux écuries ; le bâtiment au nord était occupé par le cuvier et le chai.

L’analyse des maçonneries a permis d’isoler plusieurs phases de construction s’échelonnant entre les XVIIe et XIXe siècles, qui corroborent les résultats de l’étude documentaire. Les éléments mis en évidence par Laurent Chavier révèlent en effet une première campagne de travaux conduite par l’architecte Henri Roche entre les années 1626 et 1629, sous l’épiscopat de François de Sourdis, puis une seconde entre 1654 et 1670, après les troubles de la Fronde durant lesquels le château fut saccagé à l’initiative de l’archevêque Henri de Béthune. L’écurie et le chai furent réparés, notamment par le réemploi, pour la charpente, de poutres peintes issues de l’ancien logement du cardinal de Sourdis. Deux livrent encore les traces d’un décor peint figurant des compositions de fruits ou de paysages reliés par des rinceaux végétaux encadrées de cartouches.

Alors qu’une grande partie de l’ancien château des archevêques a été démolie à la fin du XVIIIe siècle, l’aile orientale a été conservée et entretenue, en particulier le chai, en raison de son utilisation pour le stockage des productions agricoles. Le pavillon d’entrée a cependant été modifié durant la première moitié du XIXe siècle. Sur la façade extérieure, est incrusté en réemploi un panneau sculpté en relief représentant la Vierge assise sur un croissant de lune tenant l’Enfant Jésus. La présence d’un blason sculpté aux armes de la famille de Sourdis place la date de ce décor autour des années 1625-1645, moment où le culte marial est à son apogée en Bordelais.

Jean-Luc PIAT