HADÈS Archéologie

Cathédrale Sainte-Cécile

Nos métiers Production scientifique Opérations Cathédrale Sainte-Cécile

Fiche

  • Responsable : Marc SALVAN-GUILLOTIN
  • Localité : Albi (Tarn)
  • Type d’opération : 
  • Période : 
  • Agence : MIDI

Résumé

Objet de l’étude

Cette recherche répond à une demande de l’architecte en chef des Monuments Historiques, et s’inscrit dans le cadre d’un projet de restauration des peintures murales se trouvant dans les tribunes de la cathédrale Sainte-Cécile d’Albi. L’étude archéologique confiée avait pour but de déterminer les différentes phases de restauration et de reprise des décors peints. C’est d’abord la documentation historique qui devait être exploitée (bibliographie, archives). Ensuite, l’observation de chaque tribune devait permettre d’identifier et de dater les reprises par des comparaisons de couleurs et par la recherche de graffitis.

Les limites de l’étude

Ces œuvres, aussi célèbres que méconnues ont souvent été considérées comme secondaires, et ont jusqu’alors été étudiées de manière sommaire. Les auteurs ayant abordé les peintures de la cathédrale ont en effet surtout focalisé leur attention sur le cycle peint de la voûte centrale et le Jugement Dernier du mur ouest, celles des tribunes n’étant souvent traitées qu’en quelques lignes et de manière superficielle. Comment en effet évoquer Sainte-Cécile sans porter immédiatement son regard sur ces deux morceaux de bravoure ? Comment ne pas se sentir humble et comme écrasé par tant de splendeur déployée de manière aussi insolente ? Malgré l’importance des études récentes et le talent de leurs auteurs, il faudrait des années pour découvrir la cathédrale, percer tous ses mystères et embrasser sa magnificence. Tâche titanesque qu’un individu isolé ne pourra jamais mener de façon exhaustive. L’essentiel du travail à effectuer dans les tribunes reste à faire, et le mois et demi qui nous a été imparti pour cette étude nous a seulement permis d’effleurer les questions que soulève l’exécution de ces peintures. Notre premier sentiment a été d’entrer en terrain quasiment vierge, et nous conservons l’impression de n’être parvenu qu’à soulever une petite partie du voile de mystère qui entoure cette partie haute de la nef. Le premier problème rencontré a été l’absence de sources. Les chercheurs qui nous ont précédé se sont eux aussi heurtés à cette lacune. Malgré des recherches à la Bibliothèque Nationale, à la Médiathèque du Patrimoine et de l’Architecture, et au Centre de Documentation des Monuments Historiques (Palais de Chaillot), nos découvertes paraîtront bien minces. Les fonds notariés des Archives Départementales du Tarn n’ont pu être exploités : en l’absence d’index, et vu le temps réduit qui nous était accordé, nous n’avons pu débuter une recherche qui aurait forcément été menée à l’aveuglette. Le même problème s’est posé pour ce qui concerne les Archives de l’Archevêché. Nous sommes cependant parvenus à obtenir des renseignements nouveaux portant sur la restauration de cinq tribunes du côté nord de la nef. Face à ces lacunes, notre attention s’est alors tournée vers l’étude sur le terrain qui a, elle aussi, apporté sa somme de surprises, ainsi que quelques découvertes. Les conditions de travail se sont parfois avérées pénibles : le manque de lumière, l’immensité des surfaces à observer ne nous ont pas permis d’étudier le décor dans sa totalité. Nous nous sommes en premier lieu livré à un travail d’inventaire qui n’avait jamais été réalisé, et le corpus que nous présentons énumère de façon quasi exhaustive les sujets et ornements peints. Précisons seulement que l’observation s’est effectuée du sol, hormis pour les tribunes 12 Nord et 3 Sud, pour l’étude desquelles nous avons pu bénéficier de la présence d’échafaudages. des détails placés en hauteur ont ainsi pu nous échapper. Les photographies prises sur le terrain, ainsi qu’une observation aiguë des enduits ont apporté quelques éléments nouveaux. La dernière partie de ce travail a consisté à décrypter en lumière rasante les graffitis qui altèrent la couche picturale à hauteur d’homme. Ceci a permis la découverte du graffiti le plus ancien jamais recensé dans la cathédrale : relatif à un jubilé, il porte la date de 1515. Nous restons cependant persuadés que de nombreux détails nous ont échappé, et que la cathédrale dissimule encore la majeure partie de ses secrets. Chaque jour passé dans cet univers irréel et presque onirique se traduisait par une redécouverte. Tel détail, tel élément, non perceptible la veille, se dévoilait tout à coup de façon évidente, et ceci prouve que les futurs travaux seront riches d’enseignements.

Le plan de l’étude

Chaque tribune fait l’objet d’une monographie. Celles ci sont désignées par un numéro, suivi de la mention « Nord » ou « Sud », un rang leur étant affecté à partir de la chapelle d’axe de l’abside. Notre travail a débuté sur le flanc nord, côté ouest (tribune 15 Nord), pour se terminer dans la tribune 15 Sud, à l’ouest. Ces études énumèrent en un premier temps les éléments constitutifs du décor. Nous en faisons ensuite une brève analyse, qui permettra de mieux mesurer l’importance des éventuels repeints. Nous y indiquons aussi les éléments fournis par notre travail sur le terrain. Ces monographies sont précédées par une présentation sommaire des peintures.

L’intégralité des clichés réalisés au cours de nos travaux est néanmoins consultable au siège de HADÈS.

Marc SALVAN-GUILLOTIN