HADÈS Archéologie

Église Saint-Urcisse

Fiche

  • Responsable : Sylvie CAMPECH
  • Période de fouille : 1996
  • Localité : Cahors (Lot)
  • Type d’opération : 
  • Période :  ,
  • Agence : MIDI

Résumé

L’église Saint Urcisse de Cahors est mentionnée pour la première fois dans la vie de Saint Didier de Cahors, au VIIe s. Elle est alors intitulée « basilique de Saint Saturnin et de Saint Urcissius » . L’édifice actuel a un plan très ramassé (fig. 01), composé d’une nef bordée de deux collatéraux à trois travées et d’une abside à pans coupés flanquée de deux chapelles à chevet plat . Outre un remaniement de la partie ouest-au XIIIe s., l’ensemble est daté du XIIe s. Le portail occidental est du XIVe s et le collatéral nord a été doublé au XVe s. de deux chapelles aveugles.

L’édifice possède une crypte mentionnée en 1246, dans le testament de la veuve Béraldy, « Nostra Dona de las Clotas » . Condamnée une première fois, à une date inconnue, elle fut rouverte en 1680. En 1927, elle était désaffectée et partiellement comblée par des déblais. Un projet de réhabilitation fut alors proposé par l’abbé. Mais la crue du Lot du 9 mars 1927 entraîna l’effondrement de sa voûte et la crypte fut condamnée définitivement pour des raisons de sécurité .

En décembre 1993, un suivi archéologique avait permis de rouvrir la crypte et de dégager son accès . On y accède de la cour de la sacristie, par un escalier en pierres de taille (4 marches ont été dégagées partiellement ) qui mène à la porte (de 1,71 m de hauteur). Celle-ci est en fait une ancienne fenêtre modifiée. On voit bien les reprises sur les parties basses de la baie et des ébrasements . Un second escalier de 12 marches a été dégagé . Il part du seuil et conduit à la crypte. Mal intégré dans l’ouverture aménagée dans le mur , ce degré est construit en partie avec des pierres de réemplois (certaines sont moulurées). La salle, voutée en berceau, est comblée en totalité de remblais. J. Daymard nous en donne une précieuse description de son état en 1927 : « …Elle a une longueur est Ouest de 11 m, une largeur de 5 m et une hauteur sous clef de 3 m. La voûte en berceau, parait avoir été faite en deux parties à peu près égales, celle de l’est en plein cintre, celle de l’ouest-avec une courbe un peu brisée. Dans l’angle nord-ouest est l’escalier qui conduisait dans l’église supérieure et s’ouvrait à côté du pilier qui est en face de la chaire (la chaire se trouvait alors dans le collatéral nord). A une distance de 3 m environ de l’extrémité est, on remarque, dans la voûte, comme des amorces d’un grillage en fer qui a disparu ( on voit encore, des attaches en fer fichées dans la voûte). Ce grillage avait pour but d’isoler cette partie de la crypte, d’en faire une sorte de sanctuaire, appelé la confession et dans lequel était déposée la relique du Saint patron de l’église (qui se trouvait dans un sarcophage)… » . Lors de la découverte de la crypte en 1680, « … on y trouva des colonnes et des chapiteaux en marbre blanc. On voit encore dans le jardin de la sacristie, deux petites colonnes en marbre rose sans chapiteau ayant 2 m de hauteur et 0,10 m de diamètre et qui vraisemblablement proviennent de la crypte » . Devant les désordres qu’accusent l’édifice et essentiellement sa voûte, l’Architecte en Chef des Monuments Historiques, M. Corouge, souhaitait connaître le mode de fondation et la nature du sous-sol de cette crypte pour mieux comprendre ces problèmes de stabilité. La salle, comblée jusqu’à la voûte, a été, dans un premier temps, dégagée par l’entreprise Biseul Rodriguez sur quelques mètres de longueur, jusqu’au niveau de la dernière marche de l’escalier d’accès susceptible d’indiquer le sol de la crypte. Dans un second temps, deux sondages manuels ont été effectués (fig. 01) : un au pied de l’escalier avec l’espoir que la dernière marche repose sur un niveau de circulation , le second dans l’angle nord de la salle afin de comprendre la structure des fondations .

Sylvie CAMPECH