HADÈS Archéologie

Vaux-sur-Mer

Fiche

Résumé

La construction d’une Zone d’Aménagement Concertée au lieu-dit Le Cormier-Les Battières, sur la commune de Vaux-sur-Mer (Charente Maritime), a motivé la réalisation d’une fouille d’archéologie préventive qui a été réalisée durant le printemps 2014.

Cette opération a permis de mettre au jour, sur une surface d’un peu plus d’un hectare, un habitat daté du haut Moyen Âge. Celui-ci est caractérisé par de très nombreux trous de poteaux, qui forment pour certains d’entre eux des ensembles cohérents, des structures de stockage enterrées de type silos, des fosses de différentes dimensions ainsi que des fossés.

Ces structures se répartissent entre un petit plateau calcaire, sur lequel l’essentiel de l’occupation est concentrée (947 faits), et son versant oriental, crayeux, au sein duquel se développe une installation anthropique plus lâche (222 faits). Cette topographie particulière doit être mise en relation avec la présence en contrebas d’un vaste marais et avec la situation privilégiée du site à environ 1.5 km de la rive droite de l’estuaire de la Gironde.

Une première occupation, principalement composée de fosses qui se concentrent dans la partie sud-est de la pente, a été repérée. Parmi ces excavations, une sépulture isolée a été découverte.

À l’instar de cette partie du versant, le reste de la pente, du nord au sud, est percé de fosses réparties de manière éparse ou parfois regroupées en petites unités de quelques individus. Un certain nombre d’entre elles ont été interprété, grâce à leur forme, comme des silos enterrés, certains pouvant atteindre 1,50 m de profondeur (fig. 1). En outre, des fossés en nombre relativement restreint ont été identifiés. La majorité d’entre eux se développent selon une orientation nord-ouest – sud-est qui correspond au sens de la pente du versant. Ils ont pu avoir une fonction de drainage afin de collecter les eaux de ruissellement et les acheminer vers les marais en contrebas. Enfin, un réseau de vastes excavations mis au jour dans la partie nord-ouest du versant complète ce bref panorama des structures présentes dans la partie basse du site Leur dimension et leur morphologie évoque une activité d’extraction du matériau carbonaté qui occupe la totalité de la pente.

La datation des structures du versant s’étend du début du VIIe siècle à la première moitié du VIII e siècle apr. J.-C.

L’occupation reconnue sur le plateau calcaire est d’une nature différente de ce qui a été observé sur la pente. En effet, la majorité des structures présentes à cet endroit sont des trous de poteaux qui forment, pour un grand nombre d’entre eux, des ensembles fonctionnels.

L’analyse spatiale a permis de mettre en évidence une organisation qui semble perdurer, puisque les concentrations de vestiges se retrouvent aux mêmes endroits, laissant des espaces vide et respectant l’implantation des fossés. En ce qui concerne les ensembles qui ont été identifiés, ils se divisent en plusieurs types de constructions. Nous avons pu distinguer des palissades, dont celle qui barre l’accès au sud et qui protège des vents dominants. Nous avons également mis en évidence des petites entités de stockage aériennes à quatre ou cinq poteaux, des espaces bâtis de taille moyenne qui se déclinent selon des plans quadrangulaires, ovales ou subcirculaires (annexes agricoles ?) ainsi que de plus grands bâtiments qui possèdent pour la plupart une abside (habitation ?). L’exemplaire le plus flagrant semble volontairement isolé dans la partie nord du plateau (fig. 2) et encadré par une série de fossés.

L’espace chronologique concernant le plateau couvre la fin du VIIe siècle jusqu’au IXe siècle apr. J.-C.

Malgré la destruction par les labours ultérieurs des indices fonctionnels (sol d’occupation, foyer, cloison légère) et des limites inhérente à la fouille des vestiges de constructions en matériaux périssables, le site offre une vision relativement bien conservée d’une partie de village du haut Moyen Âge et des structures agricoles associées.

Damien DELAGE