HADÈS Archéologie

Tour « César »

Fiche

Résumé

 

1999

La municipalité d’Allassac a souhaité que le cul de basse fosse de la « Tour César » soit fouillé afin d’offrir l’édifice à la visite. La tour, bâtie en schiste sur près de 30 m d’élévation, était à l’époque médiévale associée aux fortifications urbaines nord de la ville. L’édifice est très mal renseigné par les sources écrites, mais il semble caractéristique de l’art militaire limousin du XIIIe siècle.

La salle inférieure comprend un soubassement de plan carré test fermée par quatre murs aveugles d’environ 2,40 m d’épaisseur. Un système de trompe permet le passage du plan carré au plan circulaire pour supporter une coupole, percée en son centre d’un oculus qui permet la communication avec le 1er étage. Seule une fenêtre en meurtrière, ouverte au sud, dispense un éclairage modéré.

La fouille du cul de basse fosse a été réalisée en mars 1999. Très vite, le rocher schisteux a été atteint. Le substrat, à la planimétrie irrégulière, est entaillé par un creusement longitudinal, orienté est ouest-qui présente une section en V. Sa forte inclinaison permet de l’interpréter comme une rigole de drainage.

Les sédiments qui recouvraient le rocher étaient pratiquement stériles de tout mobilier, à l’exclusion de quelques tessons de tegulae et de pots de l’Antiquité. En fait, une fouille clandestine des années 1970 semble avoir détruit les remblais les plus intéressants, une inhumation ayant été retrouvée à cette occasion.

Catherine BOCCACINO

2000

La « Tour César », à Allassac (Corrèze), est une tour du XIIIe siècle, à base carrée et élévation circulaire, située sur le tracé de l’enceinte du castrum médiéval. La municipalité souhaitant en réaménager les abords afin de l’ouvrir à la visite, le Service Régional de l’Archéologie a prescrit une évaluation sur une parcelle adjacente, qu’occupait une maison démolie peu avant l’intervention.

La fouille a ainsi permis de retrouver les fondations d’un rempart (d’une largeur de 2,30 m à la base) greffé sur l’angle sud-ouest de la tour et obliquant vers l’ouest. Sa construction a entraîné la destruction d’un bâtiment dont les restes de mur ont été englobés dans les fondations. Par ailleurs, plusieurs fosses antérieures à la tour ou au bâtiment disparu ont été identifiées.

Si les structures apparaissent ici peu nombreuses et peu conservées, la fouille a cependant permis de percevoir la succession, dans ce secteur situé à l’ouest de la tour, de deux parcellaires distincts. Ainsi, un premier parcellaire se développe dans une trame orthogonale axée sur l’église et sur la rue principale du castrum : il intègre le bâtiment détruit par le rempart et une fosse « longiligne » antérieure à la tour. Dans un second temps, avec la construction de l’enceinte (probablement au XIIIe siècle), se met en place un parcellaire plus « concentrique », les maisons venant s’appuyer sur le tracé du rempart. Cependant, la présence de la fosse antérieure à la tour, mais intégrée à ce second parcellaire, incite à penser que le tracé de l’enceinte résulterait d’une concertation établie avant la construction de la tour et du rempart découvert.

Enfin, en l’absence de tout mobilier archéologique (à part de la tegula dans les fosses), le seul jalon chronologique dont nous disposons est la construction de la tour (vraisemblablement au milieu du XIIIe siècle).

Julien DENIS