HADÈS Archéologie

Abbaye de Lagrasse (PCR)

Fiche

Résumé

2007 – Pré-projet

L’abbaye de Lagrasse s’élève dans la vallée de l’Orbieu (fig. 1*), dans le nord du massif des Corbières, à 35 km au sud-est de Carcassonne. Fondée ou rétablie à l’époque carolingienne, elle bénéficie d’un fonds documentaire assez exceptionnel, sans lacune particulière de la fin du VIIIsiècle au terme du XVIIIsiècle. Cette longue histoire s’inscrit encore dans les constructions échelonnées, dans le temps et dans l’espace, qui forment un remarquable ensemble, vaste et complexe.

Divisée en deux propriétés distinctes depuis la Révolution (fig. 2**), la partie sud-ouest appartient à une communauté religieuse (les chanoines réguliers de la Mère de Dieu) et la partie nord-est a récemment été acquise par le Conseil Général. L’intérêt historique et patrimonial de cet établissement monastique justifie sans conteste une recherche pluridisciplinaire et diachronique que des projets d’aménagements, de part et d’autre, rendent opportune. Si l’abbaye est au cœur du projet présenté, celui-ci ne s’arrête pas à la clôture monastique et embrasse le bourg situé sur l’autre rive, le terroir, et, plus globalement, s’inscrit dans une histoire artistique, économique et sociale. A l’initiative la Conservation régionale des monuments historiques de Languedoc-Roussillon, un groupe de chercheurs des universités d’Aix-Marseille, Montpellier 3 et Toulouse 2 s’est donc réuni pour ébaucher les grandes lignes d’un programme de recherche centré sur l’abbaye de Lagrasse, sous ses aspects historiques, architecturaux et archéologiques, et, plus largement, sur le bourg et le terroir, ainsi que sur l’ancien domaine monastique. Un pré-projet a été élaboré en 2006, suivi d’une phase de diagnostic qui s’est déroulée dans le courant de l’année 2007 et aboutit à la présente demande d’autorisation de Projet Collectif de Recherche pour l’année 2008. Celle-ci est faite dans la perspective d’un programme trisannuel (2009-2011) suivi d’une publication. Cette première étape préparatoire (2007) a permis de prendre la mesure du travail à accomplir, d’affiner les questionnements, d’élaborer une stratégie de recherche en fonction des objectifs à court et moyen termes, notamment dans l’articulation entre l’opération programmée et les interventions de type préventif. Elle a servi à confronter des méthodes et à commencer à construire des outils communs, à ébaucher des modes d’organisation entre chercheurs permanents et associés des trois établissements universitaires différents, afin d’optimiser leur collaboration. La recherche sur le terrain a concerné la partie de l’abbaye qui est propriété du Conseil Général de l’Aude. Partie la plus accessible, elle faisait l’objet de projets d’aménagements à très court terme, et offre, outre un bon échantillonnage des modes de construction, nécessaire pour le diagnostic d’ensemble, une construction datée de 1296, la chapelle d’Auger de Cogenx, qui s’est révélée le meilleur point de départ pour un travail collectif, en raison de sa position-clef au cœur d’un agencement de structures particulièrement dense qui reflète de manière exemplaire l’évolution complexe du monument. Un découpage en secteurs, niveaux et pièces a été adopté afin de faciliter l’enregistrement des données (fig. 3***). Le récolement de la documentation (sources et bibliographie) s’est accompagné des premiers dépouillements ciblés, tandis qu’était dressé un premier inventaire des fonds lapidaires et des décors sculptés, avec repérage sur les lieux (éléments en place, remployés, déposés), assorti d’un bilan documentaire (bibliographie, bases de données existantes, et autres témoignages anciens ; fig. 4****).

La campagne de 2007 a été subventionnée pour moitié par le Conseil Général de l’Aude, pour moitié à la DRAC Languedoc-Roussillon. La gestion a été assurée par le Centre d’Archéologie Médiéval du Languedoc.

Nelly POUSTHOMIS

* Cliché de C. MARKIEWICZ (LAMM-UMR 6572)
** © AD11 1 Fi 976, aimablement communiqué par S. CAUCANAS
*** Relevé topographique de H. HANSEN (LAMM-UMR 6572), DAO de M. CHAILLOU (Hadès)
**** © AD11 1 Fi 267, cliché de C. PRIBETICH-AZNAR (LAMM-UMR 6572)

2008

En 2008, le travail collectif s’est poursuivi sur le secteur 3, à savoir le corps de bâtiment comprenant à l’étage la chapelle de l’abbé Augier de Cogenx. Le choix de ce noyau commun d’étude a été dicté par la position centrale de la chapelle et par sa datation précise qui en fait un pivot essentiel dans la définition d’une chrono-typologie de la construction à l’échelle de l’abbaye (fig. 5* et 6**). L’étude, qui avait concerné le rez-de-chaussée en 2007 (Rapport 2007), s’est poursuivie à l’étage, par la chapelle proprement dite et son vestibule, selon les mêmes modalités :
– étude stratigraphique du bâti avec enregistrement sur fiches (S.I.A. ArchéoDATA) réalisée par l’Université de Toulouse 2 (laboratoire TRACES-Tarrae) et Hadès ;
– relevés topographiques d’ensemble (plans, coupes, photographies redressées) confiés à une architecte archéologue du LAMM ;
– relevés pierre-à-pierre avec observations fines de la facture des pierres et des techniques constructives sur les parties remarquables (porte, baies, niches), par un professeur de l’Université d’Aix-Marseille, membre du LAMM.

Un bilan documentaire sur les peintures murales de cet ensemble a été amorcé par une doctorante de l’Université de Perpignan et qui est désormais associée au projet.

Du côté de l’église, du dortoir et de la sacristie, l’étude a été menée en deux temps et selon deux cadres différents. Une première investigation a été réalisée par trois membres du LAMM dans le cadre d’un PAT concernant l’ensemble dortoir-cellier-sacristie, démontrant la complexité de cet ensemble et la nécessité d’approfondissements (fig. 1 et 7**). Ceux-ci ont pu être amorcés en fin d’année, à la faveur du démarrage du chantier de restauration par la façade orientale du dortoir, qui a permis d’accéder aux parements extérieurs des quatre travées septentrionales, et à des ouvrages révélés par les démolitions des aménagements de la dernière travée. Un relevé de la sacristie et du bras nord de transept de l’église confié à l’archéologue-topographe du LAMM, est venu compléter des plans antérieurs.

À la demande de la conservatrice des musées de l’Aude, et en préalable à un démontage, un archéologue du LAMM a procédé à un relevé avec observations archéologiques d’éléments en remploi dans le vestibule de la salle basse sous le vestibule de la chapelle abbatiale.
Une réunion, organisée le 5 novembre 2008, a permis de préciser les modalités d’étude de la partie de l’abbaye propriété des chanoines réguliers de Sainte-Marie, et de collaboration avec l’ASMVAL (Association pour la Sauvegarde et la Mise en Valeur de l’Abbaye de Lagrasse). Le comité de suivi actuel sera élargi et comprendra les membres du PCR des trois universités, des représentants des services de la DRAC (CRMH et SRA), et des deux propriétaires.
L’équipe du PCR a souhaité, à l’occasion des journées patrimoine, le dimanche 21 septembre 2008, faire une première présentation du travail de recherche, aussi bien pour les élus que pour les habitants de Lagrasse et les visiteurs de passage.
Les travaux du PCR en 2008 ont été subventionnés pour moitié par le Conseil Général de l’Aude, pour moitié à la DRAC Languedoc-Roussillon. La gestion a été assurée par le Centre d’Archéologie du Midi Médiéval.

Nelly POUSTHOMIS

* Cliché de N. POUSTHOMIS (TRACES-UMR 5608)
** Cliché de C. MARKIEWICZ (LAMM-UMR 6572)

2009

Fort logiquement, la recherche sur le terrain en 2009 s’est inscrite dans la continuité des deux années précédentes, selon les mêmes objectifs, suivant les mêmes méthodes. Le volet d’étude préalable, menée dans la partie publique en 2007, a été étendu à la partie privée, principalement à l’église et au cloître, au contact des parties déjà étudiées (bras nord du transept, sacristie, chapelle abbatiale) ou en cours d’étude (secteur 5, « cour sud »). Une intervention en cours de travaux a également été faite. Des compléments d’observation, profitant des travaux de restauration en cours, ont été réalisés dans les secteurs 1 et 2 : transept et sacristie ; fig. 3). Des relevés pierre-à-pierre avec observations fines de la facture des pierres et des techniques constructives ont été réalisés dans le bras nord du transept par le LAMM. L’étude de la chapelle abbatiale, achevée en 2008 quant à ses aspects architecturaux et à son décor sculpté, nécessitera encore un volet d’étude du décor peint et du carrelage. Une première approche a été demandée par l’architecte en chef des Monuments Historiques à un restaurateur indépendant, qui est intervenu en novembre 2009. Le carrelage avait déjà fait l’objet d’une étude par le LAMM, dont la synthèse a été publiée. Enfin, les journées culturelles de l’ASMVAL ont été l’occasion de mettre en valeur le Missel de l’abbé Auger dont une étude textuelle a été donnée. Il nous est apparu alors que l’étude du décor peint de ce missel mériterait une étude approfondie, d’autant que cette œuvre a été, à l’évidence, commandée pour la chapelle abbatiale de Lagrasse. Cette étude a été confiée à l’auteure d’une thèse consacrée aux manuscrites enluminés de la fin du XIIIe siècle avec laquelle nous avons déjà échangé sur les questions d’atelier, et d’articulations entre enluminure et décor peint. La synthèse sur la chapelle abbatiale, croisant les données historiques, archéologiques et artistiques, est donc dans l’attente des apports à venir sur le décor peint et le Missel et des fruits d’une réflexion collective déjà engagée.

L’étude du secteur 5 (« écuries-porterie » ; fig. 3) se situe dans la continuité de celle menée collectivement sur le bâtiment de la chapelle abbatiale, en bordure de l’espace où le cloître a été reconstruit au XVIIIe siècle, à la rencontre d’une partie étudiée lors d’une opération préventive menée en urgence sur quelques pièces situées au nord, destinées à l’association Marque PAGE. En outre, cette zone est à la jonction entre l’aile nord et la « cour sud » d’une part, et entre les cours du « palais vieux » et « de la porterie » de l’autre.

La méthode employée pour ce secteur reste celle appliquée jusqu’ici : étude stratigraphique du bâti avec enregistrement des USC, décroutages, sondages sédimentaires, relevés d’ensemble (plans, coupes, photographies redressées), dans la suite de ceux déjà effectués, et relevés de détail en plan et en élévation. Certaines parties sont restées inaccessibles : enduites ou rejointoyées récemment, occupées ou ouvertes à la visite, en particulier au rez-de-chaussée. La progression de l’étude a été ralentie par la présence d’enduits ou de rejointoiements récents, au ciment, nécessitant l’usage d’un marteau-piqueur. Seules des fenêtres ont pu être réalisées aux endroits jugés sensibles, en lien avec des observations précédentes ou des questionnements. Toutefois l’extension de ces sondages muraux n’est pas tout à fait satisfaisante et il conviendra d’y apporter des compléments. Il faut également souligner la multiplication et l’enchevêtrement des modifications, apparemment tardives, liées aux changements d’affectation des locaux aux XIXe et XXe siècles. Le travail d’analyse des élévations s’est fait en parallèle avec les relevés et photographies redressées au tachéomètre, confrontation in situ qui s’est révélée une nouvelle fois fructueuse. L’épaisseur de la dalle en ciment a également été un frein à l’ouverture des sondages sédimentaires. Limités en surface et surtout en profondeur, ils devront être repris au cours de l’année 2010.

Des sondages muraux ont été réalisés une restauratrice indépendante, dans l’aile nord de l’abbaye (secteur 6 ; fig. 2) qui avait déjà bénéficié de quelques micro-sondages. L’objectif était de vérifier la présence ou l’absence d’enduits peints médiévaux dans le secteur qui doit être étudié en 2010. Des micro-sondages, déjà réalisés sous l’égide du précédent ACMH avaient révélé des vestiges de faux appareil polychrome sur un mur sud au 1er étage (fig. 8*).
En préalable à un démontage à l’initiative de la conservatrice des musées de l’Aude, le LAMM avait procédé, en 2008, à un relevé avec observations archéologiques d’éléments en remploi dans le vestibule de la salle basse, sous la chapelle abbatiale. Suite au démontage, ces éléments ont été nettoyés et déposés dans la salle d’exposition du lapidaire. Les nouvelles observations ont permis de formuler des hypothèses quant à l’origine du corps de la statue, qui s’est révélée être celui du gisant de l’abbé Auger de Gogenx dont la tête est conservée dans la partie des chanoines (fig. 9**), et quant à l’inscription qui l’accompagnait dans le réemploi.

Une réunion avait permis de préciser les modalités d’étude de la partie privée de l’abbaye, propriété des chanoines réguliers de Sainte-Marie, et de la collaboration avec l’ASMVAL (Association pour la Sauvegarde et la Mise en Valeur de l’Abbaye de Lagrasse). Le comité de suivi a été élargi et comprend désormais les membres du PCR des trois universités, des représentants des services de la DRAC (CRMH et SRA), et des deux propriétaires. Les réunions de ce comité n’ont malheureusement pas pu être organisées en temps voulu. Une réunion de l’équipe a néanmoins pu se faire en décembre avec la CRMH et le conservateur régional. Une réunion du comité de suivi est prévue début mars, avec présentation des résultats du PCR.
Comme en 2008, l’équipe a souhaité, à l’occasion des journées patrimoine, le dimanche 20 septembre 2009, faire une présentation du travail de recherche, aussi bien pour les élus que pour les habitants de Lagrasse et les visiteurs de passage. Les travaux en cours ont aussi donné lieu à plusieurs publications et communications dans le cadre de séminaires universitaires ou de colloques.
Les travaux du PCR en 2009 ont été subventionnés pour moitié par le Conseil Général de l’Aude, pour moitié par la DRAC Languedoc-Roussillon pour la recherche concernant la partie publique, et pour moitié par la SCI de l’abbaye de Lagrasse, pour moitié par la DRAC Languedoc-Roussillon pour la partie privée. La gestion a été assurée par le Centre d’Archéologie du Midi Médiéval.

Nelly POUSTHOMIS

* Cliché de C. MARKIEWICZ (LAMM-UMR 6572)
** Clichés et photomontage de A. HARTMANN-VIRNICH (LAMM-UMR 6572)

2010

Un pré-projet a été élaboré en 2006, suivi d’une phase d’étude en 2007, préparatoire à une demande d’autorisation de Projet Collectif de Recherche qui a débuté en 2008. Cette période de trois ans s’achève et sera suivi, comme cela a été annoncé, d’une année complémentaire (2011). L’ampleur de la tâche a conduit l’équipe à se concentrer sur les seuls bâtiments monastiques, laissant pour un programme ultérieur des recherches supplémentaires sur l’architecture du monastère, notamment l’église, dans le contexte de la réhabilitation progressive du monument, et l’étude du bourg et du terroir, cependant amorcée dans le cadre de masters.

Sources

Le récolement des sources et de la bibliographie concernant l’abbaye et le bourg de Lagrasse a été réalisé par deux membres des Archives départementales de l’Aude. Il s’agit d’une liste qui recense la documentation conservée dans différents fonds, départementaux et nationaux ainsi que dans les Archives de la Couronne d’Aragon et du Vatican. Parallèlement, a été constituée une base de données documentaire, centrée sur les sources manuscrites et iconographiques renseignant sur les restaurations et transformations des XIXe, XXe et des dix premières années du XXIe siècle, contribuant à la connaissance et la compréhension du monument. Les fonds consultés sont les archives communales de Carcassonne et de Lagrasse, les Archives départementales de l’Aude et de l’Hérault, les archives des Monuments Historiques, à Paris et à Montpellier. Plus récemment, un étudiant en master s’est vu confier un récolement des mentions textuelles et épigraphiques et héraldiques, concernant des bâtiments ou des espaces dans l’enclos monastique (mentions de pièces, bâtiments, espaces, mentions de destructions ou de travaux) à partir de la documentation déjà éditée ou citée dans la bibliographie. Ce catalogue constitue un instrument très utile qui compte plus de 70 numéros, échelonnés entre 779 et la fin du XVIIe siècle. Une doctorante à l’université de Perpignan, et membre du PCR, contribue à éclairer l’étude archéologique par les apports des archives de la période moderne et par son aide sur le terrain.
Enfin, la découverte récente d’anciens rapports de sondages, tant dans la partie publique que dans la partie privée, aide à la compréhension des vestiges étudiés.

Méthodologie

Outre le recensement documentaire et le recours ciblé aux sources textuelles et graphiques, l’essentiel de l’étude est l’analyse archéologique du bâti. Destinée à être menée par des chercheurs de formation diverse et dans des contextes variables (programmé/préventif), longue et complexe, l’analyse archéologique a nécessité une phase préalable d’échanges méthodologiques et l’adoption de protocoles sinon uniques, du moins concertés et compatibles. Ces fructueux échanges, qui ont montré les difficultés mais aussi toute la richesse d’une telle collaboration, ont abouti à un certain nombre de choix.
La stratégie d’investigation, adoptée dès la phase exploratoire du projet, distingue trois échelles différentes :
– Une étude préliminaire (sorte de « diagnostic »), réalisée sur une première moitié de l’abbaye en 2008 et poursuivie sur l’autre partie en 2009, a permis la constitution d’un répertoire des matériaux et de leurs mises en œuvre (modes de construction, types d’appareil), des formes architecturales (baies, moulures etc.). L’objectif était de dresser un premier référentiel local, en s’appuyant, par le biais de la chronologie relative, sur des parties considérées comme bien datées. Cette prise de contact, par la reconnaissance des corps de bâtiments, visait à cerner les grandes phases d’édification et de remaniements, les articulations, à affiner les questions, définir les points à vérifier et à documenter. En même temps, un premier inventaire des fonds lapidaires et des décors sculptés a été dressé, avec repérage sur les lieux (éléments en place, remployés ou déposés), assorti d’un bilan documentaire (bibliographie, bases de données existantes, dessins, photographies et autres témoignages anciens). Ce premier récolement a servi de base à l’inventaire mené en 2010, en vue de la constitution d’un fichier informatisé sur Lagrasse, intégré à la base de données mise en place par la DRAC Languedoc-Roussillon et les conservateurs des Antiquités et objets d’art. Il pourra être étendu aux dépendances de Lagrasse en Roussillon.
– Le 2e niveau d’observation concerne la constitution d’une nouvelle base documentaire selon des normes de fiabilité strictes et maîtrisées. Les plans et coupes des bâtiments existants, réalisés par un cabinet de géomètre à la demande de l’Architecte en chef des Monuments Historiques en charge du projet de restauration à début des années 2000, ont fait apparaître des imprécisions et des incohérences incompatibles avec les besoins et les exigences de la recherche archéologique approfondie envisagée dans le cadre de la recherche actuelle. Il a donc été décidé de mettre en œuvre les premiers éléments d’une documentation inédite précise et cohérente, la plus exhaustive possible, fondée sur un relevé au tachéomètre laser, portant sur une couverture de l’ensemble des élévations, étudiées par des plans, élévations et coupes exacts (de précision millimétrique) et des photographies redressées à l’échelle, dont la haute définition permet de cartographier les analyses stratigraphiques, et toutes autres observations utiles. Ce projet se fonde sur le principe d’une utilisation polyvalente des relevés, justifiant l’investissement financier et technique : outil indispensable pour l’analyse archéologique, témoignage de l’état avant travaux, support possible de projets d’aménagement, de réhabilitation et de valorisation (possible base pour des restitutions en trois dimensions). Le plan général assorti d’un jeu d’élévations et de coupes est très avancé, à peu près complet pour la propriété publique, assorti de coupes avec orthophotographies, en cours pour la partie privée (bras sud du transept relevé en plan et coupes, et photographies redressées).
– Une étude plus approfondie et collective a été menée sur la chapelle de l’abbé Auger de Gogenx datée de 1296. L’observation a rapidement montré que la chapelle proprement dite, située à l’étage, s’appuie sur des constructions antérieures hétéroclites, tout particulièrement au rez-de-chaussée du corps de bâtiment, et qu’elle fut à son tour incorporée dans des adjonctions plus tardives, en particulier le dortoir au XIVe siècle. Cet édifice à deux niveaux s’est donc révélé riche d’informations résultant de l’évolution complexe de son élaboration, et donc susceptible de livrer quelques clefs, en matière de techniques de construction et de chronologie relative et absolue. L’analyse stratigraphique des élévations par le laboratoire TRACES-Terrae et Hadès et les relevés pierre-à-pierre au 1/20 par le LAMM d’un échantillon significatif d’appareil, d’ouvertures et de niches ont permis d’apporter un regard approfondi sur la facture des pierres, les techniques de mise en œuvre et les chronologies. Ce changement d’échelle dans l’analyse a été étendu au reste de l’étude, transept, palais abbatial en particulier.
Une réflexion s’est amorcée en 2009 sur la caractérisation des enduits et des mortiers à la fois comme acquisition de données techniques et comme aide possible à la datation par comparaison et par chronologie relative. Un premier échantillonnage avait été pratiqué dans le cadre de l’étude préliminaire par le LAMM. En 2010, l’équipe a fait appel à une archéologue spécialiste de l’étude et de la caractérisation des archéomatériaux, rattachée au CESCM (Poitiers), notamment des enduits et des mortiers. Sa participation à la campagne de 2010, avec l’étude de la tour-clocher de Philippe de Lévis (fig. 10*), lui a permis de prendre connaissance de l’ensemble architectural, des questionnements et des besoins de l’équipe afin de proposer un programme d’analyses. Elle a également guidé un étudiant de master dans le protocole de prélèvement et d’enregistrement, appliqué au mur nord du cloître.
Les choix en matière d’enregistrement découlent d’une concertation sur la base des pratiques de chaque archéologue impliqué dans l’étude :
L’adoption d’un découpage en secteurs, niveaux et pièces, de l’ensemble de la partie publique, découpage qui est en cours d’extension à la partie privée. La définition de secteurs (fig. 3), ou blocs plus ou moins cohérents, vise à faciliter l’enregistrement des données en autorisant une plus grande souplesse dans la numérotation des entités spatiales et architecturales et des unités stratigraphiques. Cette gestion sectorisée permet aux membres de l’équipe de travailler éventuellement à des moments différents.
L’adoption du Système d’Information Archéologique ArchéoDATA a été décidée dès 2007 et a été appliqué par l’équipe toulousaine. Il offre, notamment, l’intérêt de pouvoir intégrer dans une même base les données issues du sous-sol et du bâti, à partir d’une structure de fiche commune. Cette méthode diffère de celle adoptée par le LAMM, qui s’appuie davantage sur le relevé pierre-à-pierre, le croquis et la photographie redressée comme base d’observation et d’interprétation stratigraphique. Toutefois, ces deux démarches, fondées sur le même principe stratigraphique, sont complémentaires et ont été conjointement mises en œuvre. Une homogénéisation sera nécessaire pour une future publication, mais d’ores et déjà, une numérotation commune a été adoptée pour l’étude du secteur 6 (palais abbatial) qui a été menée conjointement en 2010 et sera poursuivie en 2011.

Les opérations en 2010

Comme les années précédentes, un suivi ou un accompagnement des travaux réalisés dans le cadre de la restauration au titre des Monuments Historiques a été assuré par l’équipe. Divers travaux ont concerné l’aile nord, sous la conduite de l’ACMH : remplacement des volets, réfection de la couverture, couronnement de la tour centrale et piquage localisé d’enduit sur la tour ouest. Les diverses découvertes réalisées à cette occasion, notamment de la « tour petite » et d’une baie géminée au dernier niveau, ont nécessité un suivi archéologique des travaux (fig. 11**). L’échafaudage installé sur la longueur de la façade nord a permis d’autres observations et prise de clichés (fig. 12**).
En liaison avec la réfection des toitures du cloître, la mise en place d’échafaudages sur le parement nord du mur sud de la cour sud a permis d’élargir le décroûtage et de faire des observations plus fines sur ce mur et sur les autres murs de cette « cour ».
Le décroûtage de la partie inférieure des murs du cloître, en particulier au nord (2010) et à l’est et lors de travaux sur les couvertures des galeries (2009) a révélé des vestiges soupçonnés ou non (portes, niveaux de couverture), qui ont été analysés et enregistrés. D’autres enregistrements ont été réalisés dans le cloître à l’occasion des travaux liés à la réfection du dispositif d’écoulement des eaux : la dépose des dalles de couvertures a mis au jour le caniveau périphérique qui longe les galeries du cloître du XVIIIe et qui peut être associé à ce programme de construction, livrant des remplois (fragments moulurés (fig. 13*), tailloir à décor d’entrelacs, etc.).
Toujours dans le cadre des travaux, les projets de réhabilitation du dortoir vont conduire à déposer le carrelage de terre cuite, très fragmenté et trop difficile à conserver in situ. Après discussion sur plusieurs modes de relevés, il a finalement été choisi de procéder à un relevé par orthophotographie de ce carrelage. Toujours dans ce cadre, un sondage profond (1,60 m), pratiqué contre le mur ouest du dortoir, avait pour objectif une évaluation du comblement des reins de la voûte, la mise au jour d’un des supports des arcs-diaphragmes et d’éventuels indices de la présence d’un plancher intermédiaire recoupant le volume à l’époque médiévale (fig. 14*). À la demande du propriétaire, ce sondage n’a été que partiellement comblé afin de laisser apparente, pour le public, la console gothique mise au jour.

Sondages complémentaires aux études du bâti

Les sondages, ouverts dans la cour de la sacristie, étaient destinés à situer le niveau de sol associé aux deux bases de piles adossées à la façade orientale de la sacristie, et d’éventuelles structures ou traces d’occupation antérieure. Ces deux sondages ont été interrompus par la mise en évidence de niveaux de sépultures, inédits jusqu’ici (fig. 15).
Les deux sondages archéologiques, assurés par Hadès en en 2009 et 2010, en diagonale entre les murs nord et sud de la cour sud, dite des écuries, avaient pour objectif de caractériser les éventuels niveaux archéologiques antérieurs à l’aménagement du sol de galets qui formait encore le sol de la cour avant le début du XIXe siècle. Tous deux ont pu être menés jusqu’au substrat archéologique, une couche argilo-limoneuse de couleur ocre-orangé, caractérisée par une nette déclivité du nord vers le sud, et ont livré trois phases d’occupation bien distinctes.
L’étude conduite dans le bras sud du transept et de ses abords par le LAMM entre dans le cadre du projet de restauration visant à mettre principalement le bâtiment hors d’eau. On sait l’importance que constitue cet ensemble majeur qui conserve presque en totalité les parties attribuables au milieu du XIe siècle (absidioles et façade occidentale). Une étude préliminaire réalisée en 2009 avait permis de réaliser une première série d’observations et d’inventorier les différentes problématiques de recherche susceptibles d’être exploitées, ce qui a permis d’entamer un programme de recherche autour de deux thèmes principaux. Le premier concerne la question des niveaux d’utilisation et des liens ayant existé entre le bras sud et les abords immédiats qui révèlent un phénomène important de rehaussement du niveau de sol resté à ce jour inexpliqué. Le second vole concerne plus particulièrement la question architecturale et notamment les interrogations liées au couvrement du volume et des évolutions subies au cours des siècles. Parallèlement à ces travaux, une étude archéologique du clocher-tour de Philippe de Lévis a été réalisée par l’archéologue spécialiste des archéomatériaux (CESCM). Ce complément répond à la fois à l’intérêt intrinsèque de ce monument du début du XVIe siècle, et à son impact sur l’organisation originelle du bras sud du transept, alors amputé d’une partie de son volume. Un point global sur les espaces de jardins a par ailleurs été établi, auquel il s’est révélé utile d’intégrer, pour une meilleure compréhension, les secteurs du moulin de l’abbé, du béal, ainsi que les clôtures (fig. 16 et 17*). Cette extension amorce une réflexion ultérieure sur la topographie et les espaces ouverts de l’enclos.
Ces sondages ainsi que l’étude du bâti du palais abbatial (secteur 6) se sont déroulés en deux temps, en juillet et septembre-octobre 2010. La démolition des cloisons par une entreprise missionnée par le Conseil Général de l’Aude a été retardée et s’est déroulée au mois de juillet, en même temps que le décroûtage en bandes, à l’intérieur du bâtiment, réalisé par des archéologues de l’équipe. La mise à nu des parements sur 1 m de hauteur, à 1 m des planchers actuels, a révélé de nombreuses structures (portes, fenêtres, cheminées etc.), ce qui a conduit à un élargissement ponctuel des sondages muraux. Des relevés de ces structures ont été faits au 1/20, relevés pierre-à-pierre simples, ou relevés plus détaillés, et assortis d’observations fines des traces de taille et des mises en œuvre. Un accompagnement topographique a été fait, permettant de disposer pratiquement en temps réel de plans et de coupes à tous les niveaux, dont les axes et les photographies redressées habillant les coupes ont été décidées collectivement. Les choix ont, ainsi, pu être ajustés en fonction des découvertes et du renouvellement permanent des questionnements.
Malgré le travail accompli, dans des conditions souvent difficiles, l’ampleur du secteur 6 et sa très grande complexité n’autorisent pas de conclusions définitives. L’exploitation de la documentation permet de résoudre quelques-unes des questions soulevées mais en pose d’autres qui nécessiteront des compléments d’investigation dans le cadre d’un programme de recherche complémentaire en 2011.
Outre des réunions des membres de l’équipe et leur travail mené, pour la plupart, conjointement, deux réunions plénières ont été organisées le 2 mars et le 8 décembre. Ces réunions du comité de suivi avaient pour objet de présenter les résultats et de discuter des perspectives avec les propriétaires et co-financeurs (Conseil Général et SCI de l’abbaye), la DRAC Languedoc-Roussillon (CRMH et SRA), qui exerce un contrôle scientifique et co-finance le PCR, en tenant compte des projets de restauration et des programmes de travaux avec la CRMH et l’ACMH.
Du côté de la communication, l’équipe a participé le 17 septembre aux journées du patrimoine, à l’instar des deux années précédentes. Cette expérience positive et encourageante montre tout le potentiel d’une communication entre le monde de la recherche et le « grand public » lorsque le dialogue peut se construire concrètement devant l’objet, à l’instar de l’échange quotidien avec les visiteurs lors des campagnes archéologiques. Elle confirme en même temps l’intérêt soutenu d’un auditoire étonnamment large pour notre démarche, une attention qui justifie et récompense pleinement l’effort financier consenti, et l’investissement des membres du PCR dans cette recherche.
Les travaux du PCR en 2010 ont été subventionnés pour moitié par le Conseil Général de l’Aude, pour moitié par la DRAC Languedoc-Roussillon pour la recherche concernant la partie publique, et pour moitié par la SCI de l’abbaye de Lagrasse, pour moitié par la DRAC Languedoc-Roussillon pour la partie privée. La gestion a été assurée par le Centre d’Archéologie du Midi Médiéval.

Nelly POUSTHOMIS

* Cliché de C. MARKIEWICZ (LAMM-UMR 6572)
** Cliché de B. POUSTHOMIS (Hadès, TRACES-UMR 5608)

2011 – Année complémentaire

Outre une mise au point sur les informations contenues dans les archives d’époque moderne, une numérisation par photographie d’une partie du fonds de Philippe de Lévis (AD Ariège) et de registres notariés de Lagrasse des XVe – XVIe siècles a permis une exploration de ces documents qui ne livrent pas, à première vue, de grandes nouveautés sur les phases de construction ou de remaniements du monastère. Comme les années précédentes, l’équipe a assuré un accompagnement archéologique des travaux réalisés dans le cadre de la restauration au titre des Monuments Historiques ou de l’aménagement des locaux de l’abbaye : réfection du pavage des galeries du cloître, qui a mis au jour une structure bâtie en briques (une chapelle ?) dans l’angle nord-est et a permis un sondage exploratoire dans la galerie sud ; décaissement dans la « cour sud » dite aussi « des écuries » ; aménagement de locaux techniques pour le personnel d’accueil, au nord de la cage de l’escalier Auger de Cogenx. L’élaboration d’un référentiel local des mortiers et des enduits a été amorcé avec la collaboration d’une archéologue spécialiste des archéomatériaux (CESCM, Poitiers). Des compléments ont été apportés à l’étude du bâti, en particulier dans le palais abbatial et sur le mur nord de l’hôtellerie, seul vestige de ce bâtiment représenté sur la vue scénographique de 1687 (fig. 4). Des relevés complémentaires ont été effectués, selon le protocole établi dès les débuts du PCR : levés topographiques, relevés pierre-à-pierre pour compléter la typologie des ouvertures et des appareils. L’équipe a souhaité s’appuyer sur une modélisation en 3D de l’ensemble le plus complexe de l’abbaye, le secteur ouest du palais abbatial, afin de disposer d’un support de réflexion et de simulations pour le phasage (fig. 18*). Une campagne de 38 prélèvements pour analyse et datation dendrologiques a été réalisée par le laboratoire IMBE (Université d’Aix-Marseille) dont une dizaine ont pu être datés, et semblent témoigner de remplois.
Les informations collectées lors des suivis de travaux dans le cloître confirment l’existence de nombreux vestiges médiévaux sous l’enveloppe mauriste qui a succédé au cloître reconstruit au début du XIVe siècle, encore visible sur la scénographie de 1687 (fig. 4). En effet, il semble qu’il faille envisager la conservation à l’intérieur du cloître actuel d’un schéma d’organisation qui pourrait remonter au XIIe siècle.
Des sondages ont été réalisés dans les deux bras de transept, la sacristie et la cour de la sacristie, à des fins d’évaluation de la nature et du degré de conservation des niveaux d’occupation et des vestiges bâtis antérieurs aux constructions actuelles (Xe-XIIIe siècles). Dans les chapelles nord, le nettoyage de sondages anciens, peu lisibles et non documentés, a permis de retrouver les niveaux de sols et les chronologies relatives utiles à la compréhension des phases d’occupation et de construction de cet espace. Les autres sondages ont livré au moins trois séquences d’occupation du haut Moyen Âge : dans le bras nord du transept, les traces de rubéfaction d’un sol de chaux ont été datées 660 – 780 (Cal BP 1290 to 1170), soit avant ou juste au moment de la fondation du monastère ; le remplissage de trous de poteaux, mis au jour dans une tranchée pratiquée dans le sol de la sacristie et que les limites du sondage ne permettent pas d’interpréter, a été daté par 14C entre l’extrême fin du VIIIe et le dernier tiers du Xe siècle, soit dans les débuts du monastère ; de grands massifs solidement bâtis ont été observés à la jonction entre l’absidiole nord et la travée de transept, contre la tour préromane, dans la chapelle centrale et le vaisseau du bras sud du transept, et enfin, dans la cour de la sacristie, où un massif maçonné, dont un côté affecte un tracé curviligne, pourrait s’étendre vers l’ouest, dans l’aire du cloître et sous la nef de l’église. Des prospections électriques assurées par ULR Valors, rattaché à l’UMR LIENSs de l’Université de La Rochelle ont révélé une anomalie dans le quart sud-est du préau, du côté de l’église, qui pourrait s’y rapporter. Seul un sondage manuel pourrait lever l’ambiguïté. Ainsi, ces vestiges imposants témoignent d’un état architectural antérieur au XIe siècle, caractérisé par des semelles puissantes, construites en blocage, ayant probablement servi d’appui à des constructions massives dont l’extension et l’organisation spatiale restent inconnues. La faible épaisseur des sédiments et l’existence de puissantes maçonneries semblent avoir limité la pratique d’inhumations, du moins dans les limites des sondages. Hormis une sépulture dans l’absidiole centrale du bras nord du transept, située entre 1450 et 1630, et celles découvertes en 2010 dans la partie orientale de la cour de la sacristie, dont une a été datée du XIVe siècle, les sondages n’ont pas rencontré d’inhumations.
Les différentes opérations conduites dans le cadre du PCR depuis 2008 mettent en évidence la cohérence globale en termes d’altimétrie des différents niveaux archéologiques. Il faut souligner la conservation, sous les recharges tardives et souvent peu épaisses, des niveaux anciens d’occupation, y compris alto-médiévaux, concentrés sur une épaisseur faible (de l’ordre de 0,20 à 0,30 m) à la surface du substrat. Cette observation incite à porter toute l’attention nécessaire, au préalable, lors de la formulation des projets concernant l’église et le transept.
Les observations complémentaires ont révélé d’importantes modifications de la partie médiane du palais, dans un laps de temps relativement court entre une phase « romane » et les travaux attribués à Auger de Cogenx (1279-1309), avec la découverte d’une grande arcade de tracé brisé ouverte entre cette tour et le bâtiment voisin, côté ouest ; la réorganisation du palais abbatial autour de la cour dite du palais vieux et du petit patio à l’initiative de l’abbé Auger est également confirmée (fig. 19**). L’antériorité du groupe de bâtiments élevés au nord-ouest et sa formation par agglutination progressive sont désormais assurées. Les caractères turriforme et crénelé d’un corps de bâtiment (fig. 12 et 13) posent la question de la ou des destinations de ces espaces dans leur état primitif, puis lors de sa surélévation d’un étage très largement ouvert, probablement par des baies garnies de remplages, enfin lorsque ces niveaux supérieurs sont rendus indépendants du reste du palais abbatial. Il s’agit de constructions peu accessibles et mal datées qui devront faire l’objet d’une grande attention lors d’éventuels projets de travaux.
La synthèse des résultats acquis au cours du PCR doit faire l’objet d’une restitution au public qui prendra la double forme de communications orales lors de journées d’études, prévues à l’automne 2012 et de la publication de leurs actes en 2013.

Nelly POUSTHOMIS

* Modélisation de G. ECHTENACHER, composition et commentaires de M. CHAILLOU (Hadès)
** Cliché de C. MARKIEWICZ (LAMM-UMR 6572)