HADÈS Archéologie

Clos Montplaisir

Fiche

Résumé

Distant de quelques centaines de mètres de l’oppidum gaulois de la Planho, le site occupe une vaste terrasse située dans la pente d’un coteau molassique, au cœur des collines qui dominent la vallée de la Garonne en amont de Toulouse. La fouille, menée au printemps 2006 avant la construction d’un lotissement, a permis d’étudier un vaste établissement agricole du Moyen Âge spécialisé dans le stockage des récoltes.

Développé sur trois hectares au moins, le site concentre près de huit cents structures de stockage. La grande majorité correspond à des silos circulaires creusés dans le sol à coté desquels se distinguent de grandes fosses « ouvertes » dont la fonction reste plus énigmatique (fosses de travail ou autre type de silos). Un petit groupe de tombes a également pu être mis au jour. Malgré un état de conservation médiocre et l’absence d’habitat structuré, les aménagements médiévaux ont livré un mobilier abondant – céramique, objets métalliques, faune – qui documente le quotidien des occupants et les activités domestiques pratiqués sur le site ou à proximité.
Le premier intérêt de la fouille concerne son étendue, et la possibilité qu’elle offre d’appréhender l’organisation spatiale des vestiges. Plusieurs zones de concentration de fosses – les aires d’ensilage – ont ainsi pu être distinguées : parfois très denses, elles sont séparées par de larges fossés creusés afin de drainer l’humidité, ou par des secteurs vierges probablement dévolus à la circulation et au traitement des céréales avant leur enfouissement.
L’autre apport tient à la chronologie des vestiges étudiés, établie grâce au croisement des études de mobiliers et d’une série d’analyses radiocarbones (14C). Les résultats permettent de placer l’occupation du site entre les VIIe-VIIIe s. et le XIIIe s, avec un temps fort – aux IXe et Xe s. – au cours duquel un grand nombre de fosses ont été creusées, utilisées puis abandonnées.

Yann HENRY

Équipe de recherche

Recherche interdisciplinaire coordonnée par Yann HENRY (archéologie) et bénéficiant des collaborations de Stéphane BONNET (géomorphologie), Christophe CALMÉS (recherches historiques), Rémi CARME (céramologie), Julie MASSENDARI (archéozoologie), Nicolas PORTET (mobilier métallique).